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Pink Floyd The Wall (1982) Alan Parker

par Neil 15 Novembre 2018, 02:58 1980's

Fiche technique
Film britannique, américain
Date de sortie : 14 juillet 1982
Titre original : The wall
Genre : bad trip
Durée : 1h40
Scénario : Roger Waters
Musique : Pink Floyd
Directeur de la photographie : Peter Biziou
Avec Bob Geldof (Pink), Christine Hargreaves (La mère de Pink), James Laurenson (Le père de Pink), Eleanor David (La femme de Pink), Bob Hoskins (Le manager), Jenny Wright (La groupie américaine)…

Synopsis : Après le décès de son père pendant la Seconde Guerre mondiale, Pink est élevé par une mère tyrannique. Devenu rock star, il mène une vie tourmentée et s'enferme sur lui-même dans sa chambre d'hôtel. Peu à peu, il sombre dans la drogue tandis que la folie commence à s'emparer de lui... (allocine)


Mon avis : We don’t need no education

Habitués des albums concepts tels que Dark Side of the Moon, les Pink Floyd accouchent en 1979 de l’album The wall. Enfin je devrais plutôt dire Roger Waters tant son implication dans le projet est primordiale, faisant écho à la place de plus en plus importante que prend le bassiste dans un groupe qui à partir des années 1980 commence déjà à se disloquer à petit feu. Pour parachever son œuvre, Waters fait appel en 1982 à Alan Parker afin de mettre en image les chansons de l’album : ça donnera Pink Floyd The Wall (remercions au passage la traduction française sans qui on ne saurait pas qu’il s’agit bien d’eux), opéra rock halluciné nous emportant dans un univers foisonnant.

L’histoire de Pink n’a rien de bien marrant : après la mort de son père durant la Seconde guerre mondiale, le jeune garçon en quête d’affection se tourne tout naturellement vers sa mère. Commence alors une relation fusionnelle entre une femme étouffant son fils unique qui lui n’aura de cesse tout au long de sa vie de se référer à cette figure maternelle imposante. Puis vient le mariage de Pink, et une histoire d’amour tumultueuse commence alors, relation qu’il n’arrive manifestement pas à gérer ce qui conduit à un divorce tout aussi agité. Devenu rock-star, Pink va alors développer un rapport fusionnel avec son public, se prendre au jeu de la célébrité, ce qui nous amène à une chambre d’hôtel où le héros… n’en disons pas plus.

Du reste ceci n’est qu’une interprétation parmi tant d’autres de The wall : quasiment sans dialogue, celui-ci nous montre principalement des images illustrant la musique de l’album qui passe en fond sonore. Malgré tout, les paroles des chansons écrites par Roger Waters sont assez éloquentes pour nous faire une idée assez précise du sens que le bassiste entend leur donner. D’autant que ces paroles sont largement autobiographique : un père mort pendant la Seconde guerre mondiale, une mère tyrannique, une éducation rigide, un divorce. Sans compter sur la présence fantomatique de Syd Barrett, membre fondateur des Pink Floyd qui plane sur l’œuvre : abus de drogues en tous genre (en particulier de LSD), schizophrénie, paranoïa.

C’est en partie ce qui donne à The wall son authenticité, sa fraîcheur, son énergie. On sent bien derrière le film et les chansons la rage sourde qui anime Roger Waters. Une volonté de tout balancer, quitte à trop en faire, tenter le tout pour le tout, et le sortir une fois pour toutes. La dénonciation est forte bien sûr, que ce soit celle de l’éducation rigide des années 1960 (on voit clairement poindre les idées de mai 68), de la guerre qui a rarement été filmé aussi près des corps estropiés, mais aussi de la société de consommation et bien sûr cette comparaison qui fit scandale et pour autant sublime du star-system et du fascisme. 

Mais la grande réussite, ce qui fera de The wall un film culte pour certains, c’est l’alchimie parfaite qui existe entre le son et l’image. Alan Parker réussit ce tour de force rare de mettre en image un univers psychédélique riche tout en réussissant à captiver le spectateur : ni la musique ni les images ne prennent le pas l’un sur l’autre, le tout se tient impeccablement et l’un se nourrit de l’autre. On pense au Yellow Submarine des  Beatles, on plane sur la musique et les images. Si bien qu’on ne peut plus aujourd’hui écouter The wall sans penser au film, et inversement.

Ma note : ****

Pink Floyd The Wall (1982) Alan Parker
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commentaires
L
bravo encore pour cette critique claire et lucide. ton blog devient une référence !
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N
Merci Leonard :) Permet-moi de te retourner le compliment.
S
Intéressant commme film, dommage que la BO soit décevante. Je pense qu'il faut le voir plusieurs fois pour tout saisir.
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M
Hello veux tu faire partie de ma communauté qui regroupe les critiques de films ?<br /> Je te laisse regarder : http://www.over-blog.com/com-1001609307/cin%C3%A9-blogs.html
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B
J'ai le DVD chez moi, toujours pas vu. Ton avis me donne vraiment envie de m'y attarder tiens... ^^
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B
Je l'ai vu il y a quelques années, 4 ou 5, et j'avais été surpris par cette absence de linéarité, du moins ce que je prenais pour une absence... En le revoyant, on comprend clairement qu'il s'agit d'un clip géant et unique. Impossible de dissocier le film et l'album comme tu dis... Oeuvre à part, je trouve qu'il conserve un pouvoir fascinant, peut-être encore plus maintenant que les Pink Floyd ne sont plus et qu'Alan Parker n'est que l'ombre de lui-même. Incontournable, c'est le mot que je cherchais !
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E
Pas vu depuis longtemps mais élevé au rang de mythe(peut-être plus le disque que le film)depuis belle lurette par ma génération.
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