Film américain
Date de sortie : 17 mai 2007
Genre : chasse au serial killer
Durée : 2h36
Scénario : James Vanderbilt d’après l’œuvre de Robert Graysmith
Musique : David Shire
Directeur de la photographie : Harris Savides
Avec Jack Gyllenhaal (Robert Graysmith), Mark Ruffallo (David Toschi), Anthony Edwards (William Armstrong), Robert Downey Jr. (Paul Avery), Brian Cox (Melvill Belli), Chloë Sevigny (Melanie)…
Synopsis : Zodiac, tueur en série qui sévit à la fin des années 1960 et répandit la terreur dans la région de San Francisco, semait les indices comme autant de cailloux blancs et prenait un malin plaisir à narguer la presse et la police. Il s'attribua une trentaine d'assassinats, mais fit bien d'autres dégâts collatéraux parmi ceux qui le traquèrent en vain : Robert Graysmith, jeune et timide dessinateur de presse, Paul Avery, spécialiste des affaires criminelles au San Francisco Chronicle et l’inspecteur David Toschi. (Allociné)
Mon avis : Je l’aurai un jour, je l’aurai…
Obsession : (psychiatrie) Idée souvent absurde ou incongrue qui surgit dans la conscience et l’assiège, bien que le sujet soit conscient de son caractère morbide et la ressente comme étrangère. Pour Zodiac, son sixième long-métrage, David Fincher s’attache à appliquer cette définition à ses trois personnages principaux qui traquent le tueur en série auto-surnommé Zodiac.
Ancrant son film au début des années soixante-dix, le réalisateur de Se7en signe un polar digne de ses illustres prédécesseurs de l’époque (on pense forcément à Bullit dont le personnage principal fut inspiré par l’inspecteur Toschi ici implacablement incarné par Mark Ruffallo). Un policier qui traqua sans relâche le serial killer, n’abandonnant l’enquête qu’à contre-cœur, par lassitude et surtout manque de preuve. David Fincher s’inspire des deux livres qu’a écrit Robert Graysmith, dessinateur de presse de l’époque qui reprit l’enquête avec l’aide du journaliste Paul Avery. Une enquête qui dans Zodiac bousille peu à peu la vie de ses protagonistes.
Mais Zodiac marque surtout la fin pour David Fincher d’une mise en scène efficace (Fight Club) mais parfois un chouia trop gratuitement tape-à-l’œil (Panic room). Durant les quelque deux heures trente du film, pas l’once d’un effet qui ne serve l’histoire, la réalisation est au service du scénario touffu de James Vanderbilt. Car il faut bien dire que l’histoire est compliquée : au rythme des progressions de l’enquête criminelle, le spectateur est brillamment amené exactement là où les protagonistes se dirigent.
De fausse piste en traquenard, de déductions mûrement réfléchies en intuitions farfelues ou géniales, Zodiac nous entraîne dans le cœur même de l’investigation. Et c’est ma foi fort passionnant : malgré sa longueur le film ne fléchit pratiquement pas et garde un rythme soutenu tout du long (avec bien sûr une accélération justifiée à la fin). L’intérêt du film réside aussi dans ses personnages, trois hommes obsessionnels que le réalisateur prend le temps de nous dépeindre en détail dans leur quotidien (surtout pour Graysmith) et dans leur travail minutieux.
Les acteurs principaux sont tous trois méritants, avec une mention spéciale à un Robert Downey Jr.étonnant et un Jake Gyllenhaal qui confirme ici son statut d’acteur sur lequel on peut dorénavant compter sérieusement. Un petit mot pour saluer le travail remarquable du chef opérateur Harris Savides, qui a pas mal travaillé avec Gus Van Sant et qui signe une photographie très raccord avec le sujet. Si Zodiac n’est pas LA révélation de 2007, c’est tout de même une belle réussite formelle et cinématographique.
Ma note : ***