Film américain, canadien, hongrois
Date de sortie : 6 février 2008
Genre : grossesse adolescente
Durée : 1h31
Scénario : Diablo Cody
Photographie : Eric Steelberg
Musique : Matt Messina
Avec Ellen Page (Juno MacGuff), Michael Cera (Paulie Bleeker), Jennifer Garner (Vanessa Loring), Jason Bateman (Mark Loring), Allison Janney (Bren MacGuff), J.K. Simmons (Mac MacGuff)…
Synopsis : Juno McGuff, 16 ans, est une jeune fille qui n'a pas la langue dans sa poche mais qui, sous ses airs de dure, se cherche comme toutes les adolescentes de son âge. Un jour où elle s'ennuie, elle couche avec Bleeker, garçon aussi charmant que peu prétentieux. Mais quand elle tombe enceinte accidentellement, elle décide de trouver le couple de parents adoptifs idéal qui pourra s'occuper de son bébé... (Allociné)
Mon avis : Une adolescente d'aujourd'hui
On peut dire que Jason Reitman est un petit veinard : depuis le succès (relatif mais nom moins mérité) de Thank you for smoking, le fils du réalisateur du mythique Ghostbusters semble avoir la cote. Ce qui a sans doute joué en sa faveur quand il s’est agit de trouver un réalisateur pour mettre en scène le scénario du moment, celui de Diablo Cody. Cette ex strip-teaseuse débauchée sur le net où elle racontait des anecdotes sur son ancien métier a en effet créé l’un des buzz les plus efficaces de ces dernières années grâce au scénario de Juno. En plus, depuis un bon moment maintenant le cinéma indépendant est tendance, en particulier les « feel good movies », dont l’exemple type est Little miss Sunshine.
Et merde ça y est moi aussi je tombe dans le panneau… parce que non, malgré ce que la plupart des personnes le disent, Juno n’a pas grand chose à voir avec Little miss Sunshine, voilà c’est dit. C’est avant tout l’histoire d’une adolescente prénommée Juno (vous l’aurez deviné). Un après-midi d’ennui elle décide de se taper son meilleur ami, et paf elle tombe enceinte, qui l’eut cru ? Après avoir songé un temps à l’avortement elle décide de le garder et se met finalement à chercher les parents idéaux pour élever l’enfant. Couple qu’elle trouve assez rapidement d’ailleurs. Trop ?
Autant le dire tout de suite, le scénario de Juno, tant vanté pour son originalité, ne casse pas vraiment des briques. Les situations sont finalement assez convenues et on voit venir de très loin les rebondissements que nous apporte Diablo Cody sur un plateau. Rien de bien neuf à se mettre sous la dent jusque là. Non, si le film de Jason Reitman est original, c’est par son ton et ses dialogues. On est avec Juno bien loin de la mièvrerie habituelle sur les adolescents – on est d’ailleurs sur ce point dans la droite ligne des films indépendants. Les dialogues aigre-doux et les répliques cinglantes s’enchaînent parfaitement, et le personnage principal est diablement savoureux.
Une Juno d’ailleurs formidablement campée par Ellen Page, révélation de Hard candy qui signe ici une interprétation énergique et furieusement enthousiasmante. Elle en vient même à éclipser le reste du casting, cela dit un peu bancal (J.K. Simmons qu’on voit malheureusement trop peu ou Jennifer Garner exaspérante) et mérite largement les échos favorables qu’on peut entendre sur elle. Sur le fond, Juno évite certains clichés sur le modèle américain en remettant un peu les pendules à l’heure mais ne passe pas à côté de certains autres (sur le couple par exemple). La mise en scène de Jason Reitman est ici très sage et ne s’envole pas vraiment, s’en tenant au minimum syndical sans être farouchement désagréable pour autant. Au final, Juno s’avère une comédie très réjouissante, avec une liberté de ton vraiment rafraîchissante et un portrait assez juste d’une adolescente d’aujourd’hui. De là à en faire LE phénomène cinématographique de ce début d’année… ne nous emballons pas tout de même.
Ma note : **