
Film américain
Date de sortie : 02 avril 1947
Genre : Vaudeville mondain
Titre original : The Philadelphia Story
Scénario : Donald Ogden Stewart
Musique : Franz Waxman
Directeur de la photographie : Joseph Ruttenberg
Producteur : Joseph L. Mankiewicz
Avec Katharine Hepburn (Tracy Lord), Cary Grant (Dexter Haven), James Stewart (Mike Connor), Ruth Hussey (Elizabeth Imbrie), Roland Young (Oncle Willie), John Howard (George Kittredge)…
Synopsis : Tracy Lord, une riche aristocrate de Philadelphie qui a jeté dehors son premier mari, Dexter Haven, deux ans auparavant, doit se marier en seconde noce avec un roturier : George Kittredge. Afin de se venger de son ex femme, Dexter propose au directeur d’un journal à scandales d’introduire des journalistes dans la maison de Tracy pour couvrir son mariage...
Mon avis : Une comédie pétillante et pleine d’allant
George Cukor n’avait décidément pas sa pareille pour dépeindre des personnages, en particulier féminins, dans des milieux bien particuliers (la « upper class » américaine dans Femmes ou Indiscrétions, le cinéma dans Une étoile est née, le cabaret dans Les Girls…). Il a d’ailleurs fait tourner les plus grandes actrices de l’époque, de Katharine Hepburn bien sûr à Marilyn Monroe en passant par Ava Gardner, Joan Crawford ou Audrey Hepburn, leur offrant quelquefois leur plus beau rôle. Dans un Hollywood où les majors imposaient leur lois sur les auteurs, il a réussit à imposer sa touche personnelle à des films de commande quand la plupart du temps les réalisateurs étaient considérés comme interchangeables.
Le genre où son talent est le mieux exploité reste sans doute la comédie, en l’occurrence dans Indiscretions la comédie de remariage, un exercice qui lui permet de lancer quelques piques bien senties sur un ton comique qui fait tout passer. Les acteurs sont sans doute ici son meilleur atout : Katharine Hepburn au mieux de sa forme – il suffit de voir avec quelle classe et en même temps quel naturel elle campe cette aristocrate froide et sans scrupule –, Cary Grant dans son rôle de trouble-fête et James Stewart en intrus excellent et s’amusent sur un scénario quelquefois tissu de fil blanc.
Tandis que les situations rocambolesques et les malentendus d'Indiscretions suivent leur cours, la haute société de Philadelphie est gentiment égratignée et les médias ridiculisés. Des dialogues finement ciselés émaillent une réalisation certes classique mais impeccable au service des acteurs. Les personnages ont assez de profondeur pour permettre malgré tout une réflexion intéressante sur le statut de la femme à une époque où on leur demandait souvent de servir de faire-valoir auprès de leur mari. C’est finalement sur le ton le plus léger (« That’s all entertainment », après tout) qu’on arrive à faire passer les meilleurs messages.
Ma note : ****