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Milou en mai (1989) Louis Malle

par Neil 10 Mai 2014, 05:00 1980's

Fiche technique
Nationalité : Français
Date de sortie : 24 janvier 1990
Genre : gentil psychodrame familial
Durée : 1h48
Scénario : Louis Malle et Jean-Claude Carrière

Image : Renato Berta
Musique : Stephane Grappelli
Avec : Michel Piccoli (Emile Vieuzac), Miou-Miou (Camille), 
Michel Duchaussoy (Georges Vieuzac ), Dominique Blanc (Claire), Bruno Carette (Gilbert Grimaldi), Paulette Dubost (Mme Vieuzac)...

Synopsis : une vieille dame s'éteint dans une grande demeure du sud-ouest. Son fils, Milou, qui a soixante ans et qui s'occupe de la propriété, convoque pour l'enterrement son frère Georges et sa belle-soeur Lily, sa nièce Claire, sa propre fille, Camille et le reste de la famille. Mais nous sommes en mai 1968. Depuis deux semaines Paris est a feu et a sang... (allocine)

Mon avis : les bourgeois, c'est comme les cochons

En 1989 Louis Malle prend encore une fois tout le monde à rebrousse poil en 1989 en signant avec Milou en mai une comédie douce-amère sur les événements de mai 1968 mais vus à travers le prisme d'une famille bourgeoise de province. On ne trouve en effet pas pléthore de fictions abordant cette période de ce point de vue particulier. À cet égard, le film a de quoi déconcerter d'autant que ce n'est que la toile de fond de cette comédie de mœurs, qui reste plus une galerie de personnages qu'un manifeste pro ou anti mai 68.

Le point de départ de l'action de Milou en mai, la mort de la grand-mère, sert donc de prétexte à une réunion familiale qu'on doute exceptionnelle tant ces personnages se connaissent finalement si mal. Autour d'une défunte pas encore enterrée puisque la grève touche jusqu'aux services funéraires, ce petit groupe va se déchirer gentiment sur la succession (la fille de Milou se révélant fort cupide à cet égard) ou sur les idées politiques (le neveu de Milou, étudiant à Paris, s'amusant à donner un bon coup de pied dans cette fourmilière de bourgeois somme toute plutôt conservateurs). Tout ça bien sûr sans qu'aucun à part Milou ne s'émeuve de la mort de la patriarche. Louis Malle résumait d'ailleurs son objectif avec en ces termes : « Mai 68 était une parfaite toile de fond pour mon scénario. J'avais là l'occasion d'étudier la façon dont les gens réagissent quand les événements extraordinaires les obligent à sortir de leur train-train quotidien ».

Les masques des personnages de Milou en mai tombent alors petit à petit tandis que le film s'égrenne, la mesquinerie de Camille (une Miou-Miou revêche à souhait), le désir d'anticipation de l'amie de Claire (elle-même interprétée par Dominique Blanc, excellente comme toujours). Le propos en lui-même n'est pas extrêmement fouillé et le film pèche un peu à ce niveau : le désordre et la fièvre agitant le pays est bien reconstitué, mais si on comprend que ces petits propriétaires se trompent lourdement sur la portée des événements, le discours aurait quand même pu être un peu plus étoffé. Les quelques digressions coquines (en majorité apportées avec le personnage de Bruno Carette, beaucoup trop caricatural) arrivent un peu comme un cheveu sur la soupe et auraient pu nous être épargnées. Une impression de bien-être transparaît tout de même paradoxalement du film, à l'image de ce pique-nique ensoleillé où les protagonistes se détendent en devisant.

Ma note : ***

Milou en mai (1989) Louis Malle
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commentaires
K
Ah quel régal que ce film malicieux et espiègle, Michel Piccoli est plus que formidable !
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