Fiche technique
Film américain
Titre original : All that heaven allows
Genre : Drame conjugal
Durée : 1h29
Scénario : Peg Fenwick
Musique : Frank Skinner
Image : Russell Metty
Avec Jane Wyman (Cary Scott), Rock Hudson (Ron Kirby), Agnes Moorehead (Sara Warren), William Reynolds (Ned Scott), Gloria Talbott (Kay Scott)…
Synopsis : Veuve, la quarantaine, Carey Scott mène une vie terne dans une petite ville de Nouvelle-Angleterre, s’occupant de ses deux enfants, Kay et Ned. Sara Warren, son amie et confidente, la pousse dans les bras de Harvey, quinquagénaire aisé. Mais Carey rêve encore d’un grand amour. Ron Kirby, séduisant pépiniériste qui entretient le jardin de Carey, est fou d’elle. Malgré la différence d’âge qui les sépare, ils deviennent amants, mais les enfants n’approuvent pas ce choix à cause de l’âge et de la condition sociale de Ron...
Mon avis : Préparez vos mouchoirs
Voici donc, avec Tout ce que le ciel permet, le film qui a inspiré Rainer Werner Fassbinder (Tous les autres s’appellent Ali) et Todd Haynes (Loin du paradis) à deux époques différentes. Le mélodrame par excellence, avec son cortège d’amour, de passion, de larmes et de déchirements. Réalisé par Douglas Sirk, le maître du genre à l’époque, dans un magnifique Technicolor qui sublime les couleurs automnales du film, il fit scandale à cause de son anticonformisme et sa description peu amène d’un certain milieu provincial bien-pensant et sclérosé.
Il faut dire que le rêve américain à son apogée dans les années 1950 en prend pour son grade. Imaginez un peu : une veuve quadragénaire tombe follement amoureuse de son jardinier et envisage de tout plaquer pour se marier avec lui. Scandale dans le petit village où hier encore elle était un membre socialement actif et où aujourd’hui les langues de vipères ne se gênent pas pour lui tailler un costard sur-mesure. Ajoutez à cela un amant d’une condition sociale différente et qui exclut de faire la moindre concession avec le monde extérieur. Et dire qu’elle pensait tout arranger en demandant simplement à ses amis et ses enfants d’intégrer son nouvel amant à sa vie quotidienne, comme si de rien n’était… quelle naïveté !
Dans Tout ce que le ciel permet, Jane Wyman joue avec justesse cette femme follement amoureuse, candide et sincère, et qui provoque malgré elle des évènements et des sentiments qu’elle ne maîtrise pas et qu’elle ne comprend pas. Quant à Rock Hudson, c’est la virilité, la fougue et la rébellion dans toute leur splendeur, incarnant un personnage qui refuse de s’intégrer dans cette société et que d’ailleurs cette société refuse d’intégrer. Pour une fois, le cinéma américain nous montre un amour contrarié, certes, mais pas chez deux adolescents beau et nantis. L’héroïne qui n’a plus vingt ans reste toutefois fort séduisante, et bien que miséreux son amant ne s’intéresse pas à son argent. Amour, quand tu nous tiens…
Ma note : ****