Fiche Technique
Film américain
Genre : triangle amoureux
Durée : 1h50
Scénario : Jo Eisinger et Marion Parsonnet, d’après l’œuvre d’E.A. Ellington
Musique : Doris Fisher, Hugo Friedhofer et Allan Roberts
Avec Rita Hayworth (Gilda), Glenn Ford (Johnny Farrell), George MacReady (Ballin Mundson), Joseph Calleia (L’inspecteur Maurice Obregon), Steven Geray (Oncle Pio), Joe Sawyer (Casey)…
Synopsis : Ballin Mundson, directeur d'un casino à Buenos Aires, prend sous sa protection un jeune Americain, Johnny Farrell, après l'avoir sauve d'une mort certaine. Ballin, devant s'absenter, confie la direction de son établissement à Johnny. Il revient quelque temps plus tard marié à Gilda, l'ancienne maîtresse de Johnny… (allocine)
Mon avis : don’t put the blame on her
Quand en 1945 Rita Hayworth se voit proposer le rôle de Gilda elle a déjà une sérieuse réputation auprès des studios et sa relation avec Orson Welles (qui bat pourtant de l’aile) est fortement médiatisée. Elle n’imagine sans doute pas combien ce film va faire d’elle une icône. Ce sera d’ailleurs le plus grand succès de son réalisateur Charles Vidor dont la filmographie aurait pu passer à la trappe sans ça. Le scénario alambiqué n’est pourtant pas transcendant : une femme fatale déchaîne les passions sur fond de loi antitrust en Argentine. Seulement voilà, la sensualité débordante de l’actrice principale et les relations troubles entre les personnages font toute l’originalité de ce film atypique.
Qu’est-ce qu’elle est belle Rita Hayworth dans Gilda ! Dès la première scène où on la voit elle crève l’écran : à la question de son mari : « Gilda, es-tu décente ? », on la voit relever la tête, ses cheveux volant au vent pour répondre : « Moi ? » d’un adorable air mutin… Après on aura l’occasion de la voir se déhancher lascivement en montrant ses belles gambettes sans parler bien sûr de la fameuse scène où elle enlève délicatement ses gants en chantant « Put the blame on Mame ». C’est sans doute une des premières fois où le public américain aura l’occasion de voir une femme aussi débordante de sensualité, qui plus est dans un rôle de femme maîtresse et décidée.
Et, Gilda cette femme fatale, va semer le trouble dans la relation qui unit son mari Ballin Mundson (George MacReady, excellent d’ambiguïté) et son ancien amant Johnny Farrell. Cette relation était déjà assez équivoque à la base, mais quand se pointe la belle donzelle, les jalousies vont aller bon train et faire joyeusement exploser les conventions. Les dialogues sont très raffinés, toujours au second degré et pleins d’un humour qu'on peut qualifier de « british ». Quant à l’arrière plan scénaristique, il plombe un peu le film mais bon…
C’est ce que lui ont reproché la plupart des critiques, qualifiant Gilda de mineur voire d’inutile. Je trouve pour ma part que la finesse de la peinture des personnages et des relations qui les unissent rattrapent largement le tout. C’est pour moi un des films incontournables de l’époque, à savourer délicieusement en rêvassant doucement devant les décolletés plongeants de Rita Hayworth bien sûr (euh… j’en fais pas trop là ?… meuh non…)
Ma note : ****