
Fiche technique
Film italien
Genre : Forains en goguette
Durée : 1h40
Scénario : Federico Fellini, Ennio Flaiano et Tullio Pinelli
Directeur de la photographie : Otello Martelli
Musique : Nino Rota
Production : Dino de Laurentiis et Carlo Ponti
Avec Anthony Quinn (Zampano), Giuletta Masina (Gelsomina), Richard Basehart (Il Matto), Aldo Silvani (M. Girafe), Marcella Rovere (La veuve), Livia Venturini (La sœur)…
Synopsis : Gelsomina a été vendue par sa mère a Zampano, qui la brutalise et ne cesse de la tromper. Ils partent ensemble sur les routes, vivant misérablement du numéro de saltimbanque de Zampano. Surgit Il Matto (le fou), violoniste et poète, qui seul sait parler à Gelsomina. (allocine)
Mon avis : Viens voir les comédiens, les musiciens, les magiciens
Sans doute l’un des films les plus limpides de Federico Fellini, La strada lui a permis d’acquérir une notoriété internationale tout en étant sévèrement vilipendé par quelques intellectuels de son pays. Fellini ose en effet utiliser un genre très en vogue dans l’Italie d’après-guerre, à savoir le néo-réalisme, en y ajoutant une touche de poésie toute personnelle. Sans égaler les outrances d’un Huit et demi, le film n’en possède pas moins une grâce et une légèreté qui détonne avec son propos tragique.
La vie de Gelsomina n’est en effet pas marrante. Non seulement la jeune ingénue n’est pas très futée, mais en plus elle va être vendue par sa mère à un saltimbanque qui s’avère être violent et acariâtre. Promenée dans tout le pays en roulotte, elle va enfin trouver réconfort auprès d’un artiste de cirque qui prend la peine de s’intéresser à elle. Vous vous doutez bien que ça va pas aussi simple que ça en a l’air…
La Gelsomina de La strada, c’est Giuletta Masina. Et avec son joli minois de petit clown elle en rate pas une. Son visage poupon et innocent traverse le film et ses mimiques exagérées nous font tour à tour sourire ou nous émeuvent. Le surnom de Charlot au féminin qu’on lui a attribué n’est pas usurpé. Que dire d’Anthony Quinn à part qu’il en impose carrément dans ce rôle de gros dur à qui on la fait pas… ?
Le charme de La Strada passe bien sûr par sa musique, cela va sans dire. La collaboration de Federico Fellini et du compositeur Nino Rota compte parmi les plus fructueuses du septième art et produit ici une mélodie qui fera une grande partie du succès du film et fera le tour du monde. Un film qui n’en est pas moins profond, abordant des thèmes tout à fait sérieux (le rôle de la femme dans nos société, l’Italie d’après-guerre, la place de l’Homme dans l’Univers) sans pour autant s’attarder.
Le réalisateur préfère s’intéresser plus particulièrement à la vie quotidienne des forains qu’il aime tant. Il leur rend avec La strada un hommage tendre et juste, portant un regard sans faux-fuyants à ces artistes du quotidien qui enchantent les foules mais n’ont malheureusement pas toujours la vie dont ils avaient rêvé.
Ma note : ****