
Fiche technique
Film américain, français
Titre original : Goodbye, again
Genre : liaison scandaleuse
Durée : 2h
Scénario : Samuel A. Taylor, d’après l’œuvre de Françoise Sagan
Directeur de la photographie : Armand Thirard
Musique : Georges Auric
Avec Ingrid Bergman (Paula Tessier), Yves Montand (Roger Demarest), Anthony Perkins (Philip Van Der Besch), Jessie Royce Landis (Mrs Van Der Besch), Pierre Dux (M. Fleury), Michèle Mercier (Maisie)…
Synopsis : Paula, la quarantaine, est la maîtresse de Roger. Mais ce dernier veut préserver sa liberté et son indépendance. Insatisfaite, Paula succombe aux avances d'un jeune américain. (allocine)
Mon avis : Une femme aux abois
Si il y a bien un film qui porte bien son nom c’est Aimez-vous Brahms... Autrement dit si vous n’aimez pas Brahms passez votre chemin. La musique du compositeur allemand est tellement omniprésente qu’elle finirait presque par dégoûter de sa pourtant magnifique Symphonie numéro 3, ici rabâchée à l’envi et dans toutes ses formes possibles et imaginables. Bref, c’est un des multiples petits agacements qu’on peut ressentir devant cette adaptation un peu plate du roman de Françoise Sagan.
Ingrid Bergman y interprète une femme de quarante ans délaissée par un amant volage (Yves Montand, dont je préfère au passage largement les apparitions chez Sautet) et qui se laisse peu à peu séduire par un jeune homme de vingt-cinq ans. Dilemme terrible pour la femme d’entre deux âges qui est soudainement tentée par une passion sincère mais qui a peur du qu’en dira-t-on…
Si au début des années 1960 le sujet d’Aimez-vous Brahms... avait de quoi choquer les pudibonds, il faut bien avouer qu’aujourd’hui il ne ferait pas de grandes vagues. Entre temps est passé Le Lauréat ou autre Harold et Maud… Malheureusement ici Anatole Litvak, réalisateur d’origine russe et à la carrière un peu terne, ne passe à côté d’aucun cliché pour enfoncer son clou. Entre une réalisation très plan-plan, un scénario cousu de fils blancs et les inlassables poncifs sur Paris, le film ne décolle pratiquement jamais. Les situations sont d’un conventionnel, les personnages sont ultra stéréotypés (le french lover français incarné par Yves Montand est vu et revu, l’amoureux transi que joue Anthony Perkins en devient exaspérant de bêtise…).
Reste un superbe rôle principal offert à Ingrid Bergman. On ne s’étonnera d’ailleurs pas que dans une intrigue inspirée par Françoise Sagan ce soit le personnage principal féminin qui soit le mieux esquissé. Bergman prend à bras le corps et avec beaucoup de nuance ce rôle, apportant tout son charme et sa fragilité à une femme en quête d’absolu mais malgré tout enferrée dans des codes sociaux dont elle n’arrive pas à se défaire. S’il n’y avait ce joli portrait de femme, Aimez-vous Brahms... pourrait passer pour un navet qu’on pourrait vite oublier ; l’honneur est sauf.
Ma note : *