
Film français
Date de sortie : 14 février 2007
Genre : biopic romancé
Durée : 2h20
Scénario : Olivier Dahan
Directeur de la photographie : Tetsuo Nagata
Musique : Christopher Gunning
Avec Marion Cotillard (Edith Piaf), Pascal Greggory (Louis Barrier), Sylvie Testud (Mômone), Jean-Pierre Martins (Marcel Cerdan), Emmanuelle Seigner (Titine), Jean-Paul Rouve (Louis Gassion)…
Synopsis : De son enfance à la gloire, de ses victoires à ses blessures, de Belleville à New York, l'exceptionnel parcours d’Édith Piaf. A travers un destin plus incroyable qu'un roman, découvrez l'âme d'une artiste et le cœur d'une femme. Intime, intense, fragile et indestructible, dévouée à son art jusqu'au sacrifice, voici la plus immortelle des chanteuses. (allocine)
Mon avis : Comment naissent les étoiles
Mon premier rapport avec La môme c’était une rumeur : Olivier Dahan, réalisateur assez doué (son Petit Poucet m’avait notamment enthousiasmé), allait réaliser un film inspiré de la vie d’Édith Piaf. Première question qui me vint à l’esprit : mais qui va donc incarner la célèbre chanteuse ? Marion Cotillard. Ah bon ? Mouais, à première vue c’est pas gagné d’avance. Puis vint la bande annonce, qui m’a alors scotché : d’une intensité rare (pour une bande annonce) émotionnellement parlant, elle laissait présager déjà une performance d’actrice exceptionnelle.
Avec la sortie de La môme déferla alors une salve de critiques toutes plus positives les unes que les autres (j’entendis même un commentateur oser s’aventurer vers la formule « meilleur film français de tous les temps ») ; quelques voix un peu plus dissonantes se sont tout de même fait entendre, comme celle de Peyo qui m’a finalement convaincu de me forger mon opinion. On ne peut donc raisonnablement pas aller voir le film avec un regard vierge : on connaît tous plus ou moins bien les chansons d'Édith Piaf, et on a tous déjà vu au moins un des biopic qui pullulent sur les écrans cinématographiques.
J’en viens donc à un de ses atouts principaux : La môme n’est pas une biographie traditionnelle, encore moins une hagiographie, mais plutôt une évocation de la vie d’Édith Piaf. Le montage du film fait tout son charme et sa particularité : plutôt que de retracer de façon linéaire l’existence de la chanteuse, le film mélange très habilement différentes parties charnières d’une vie qu’on ne peut qualifier que de mouvementée. Et le film de ne pas taire les aspérités du caractère de Piaf : on constate en effet combien elle pouvait être à la fois difficile à vivre et passionnante, combien elle pouvait se montrer exécrable sous l’emprise de diverses substances mais aussi fidèle en amitié et en amour.
La môme se mue donc en un portrait de femme plutôt que de chanteuse, une femme apparemment hors du commun, et qui est ici, est-il utile de le préciser, brillamment interprétée par Marion Cotillard. Oubliez tout ce que vous avez pu voir d’elle auparavant, elle transcende véritablement chaque scène du film et bouffe l’écran durant les 2h20 de projection (un peu longuet tout de même). L’émotion est aussi au rendez-vous, le film réservant des scènes vraiment formidables (le premier concert dans un music-hall, le dîner avec Marcel Cerdan, la brève apparition de Marlène Dietrich…) mais on sent qu’entre ces petites pépites ça coince. C’est comme si l’alchimie ne prenait pas, l’ensemble paraît un peu poussif. C’est dommage, parce que si le film n’est pas à la hauteur des attentes de certains, il mérite tout de même franchement le coup d’œil.
Ma note : ***