Fiche technique
Film français
Date de sortie : 22 août 2012
Genre : visions nostalgiques
Durée : 1h29
Scénario : Carine Tardieu, d'après l'oeuvre de Raphaële Moussafir
Photographie :Antoine Monod
Compositeur : Eric Slabiak
Avec Agnès Jaoui (Colette Gladstein), Denis Podalydès (Michel Gladstein), Isabelle Carré (Catherine), Isabella Rossellini (Madame Trebla), Judith Magre (La grand-mère), Elsa Lepoivre (Madame Danielle)…
Synopsis : Prise en sandwich entre des parents qui la gavent d'amour et de boulettes, Rachel, 9 ans, compte les minutes qui la séparent de la liberté. Jusqu'au jour où son chemin croise celui de l’intrépide Valérie. (allocine)
Mon avis : Quand j'étais petite fille
La chanson du générique de fin de Du vent dans mes mollets colle parfaitement au film, et renforce la cohérence générale que sa fin avait entamée. Car le deuxième long-métrage de Carine Tardieu, après La tête de Maman, nous parle de l'enfance. Elle adapte une bande-dessinée de Raphaëlle Moussafir qui se déroule dans les années 1980, et l'on suppose que les deux auteures les ont bien connues. C'est l'histoire d'une petite fille qui grandit dans une famille pas très aisée financièrement et qui dès le début nous raconte ses petits tracas. Le film baigne ainsi dans un univers très ancré dans une certaine temporalité, qui se décline dans de nombreux détails que la réalisatrice parsème ça et là.
C'est la rentrée scolaire et Rachel est angoissée. Quand sa mère la réveille, elle la trouve au lit avec son cartable. Quand au petit-déjeuner elle se plaint, son père lui rétorque que sa jeunesse était bien plus pénible. Arrivée en retard à l'école, elle est accueillie par Madame Danielle, son institutrice, qui demande à toute la classe de se montrer patiente avec une de leur camarade dont la mère vient de mourir. Rachel se retrouve à côté de Valérie, qui n'arrête pas de bavarder avec elle et se fait remarquer malgré elle. Valérie s'attache particulièrement à Rachel et l'accompagne partout où elle va, malgré les réticences de cette dernière.
De nombreux fantômes peuplent Du vent dans mes mollets. Le père de Rachel n'a de cesse de rappeler à sa fille ses origines, et particulièrement son séjour à Auschwitz. Sa mère héberge sa grand-mère et rabâche sans arrêt l'absence d'éducation que celle-ci lui a donnée. La réalisatrice elle-même sature son film d'accessoires datés pour bien marquer son film dans son époque, les années 1980. Une douce nostalgie s'empare ainsi des esprits des spectateurs qui ont pu connaître cette époque pleine de gadgets électroniques naissants.
On suit avec plaisir cette chronique d'une enfance qui nous semble futile, les traits d'humour qui parsèment les dialogues et nombre des situations concourent à faire passer ce message d'insouciance assez charmante bien que parfois un peu lassante. Et puis la fin de Du vent dans mes mollets, qu'il convient de ne pas dévoiler, parvient à unir cet ensemble parfois décousu. Nous comprenons alors la cohérence du film et certaines scènes, certains dialogues ainsi que la plupart des thèmes évoqués, qui nous semblaient superfétatoires, prennent tout leur sens.
Sans twist qui viendrait de nulle part mais simplement avec un petit événement du scénario, Catherine Tardieu parvient à synthétiser tout son propos de manière délicate. Elle s'appuie sur des interprètes qui jouent leur partition tout en nuance et qui n'hésitent pas à se montrer parfois de manière peu glamour, ainsi qu'une atmosphère sonore très juste. Du vent dans mes mollets n'est pas parfait et insiste parfois un peu trop lourdement sur certaines séquences mais l'ensemble reste tout de même de qualité.
Ma note : ***