Fiche technique
Film suédois
Date de sortie : 30 mars 2011
Titre original : Snabba Cash
Genre : trafic de drogue
Durée : 2h04
Scénario : Maria Karlsson, d’après l’œuvre de Jens Lapidus
Image : Aril Wretblad
Musique : Jon Ekstrand
Avec Joel Kinnaman (JW), Matias Padin (Jorge), Dragomir Mrsic (Mrado), Lisa Henni (Sophie), Mahmut Suvakci (Abdulkarim), Jones Danko (Fahdi)…
Synopsis : JW est un étudiant en École de Commerce brillant, ambitieux et fauché qui s'aventure dans le milieu du crime organisé. Jorge, dealer en cavale, fuit la police et la mafia yougoslave mais avant de prendre le large une bonne fois pour toutes, il veut faire un dernier coup : importer une grosse quantité de cocaïne... (allocine)
Mon avis : Ascension sociale à tout prix pour suédois ambitieux
Le polar suédois se porte bien en ce moment. Preuve en est, cette adaptation de la trilogie Stockholm noir, écrite par Jens Lapidus. Nommé Easy money (le nom du premier volet), ce film à plusieurs voix pourrait être le début d’une trilogie cinématographique. D’autant que le film a cartonné en Suède l’an passé : il est devenu le film ayant le mieux marché dans le pays au box-office. Ce n’est pas étonnant puisque tout y est présent : une intrigue solide, des héros charismatique, une histoire d’amour… le polar dans toute sa splendeur.
Étudiant dans la Haute Étude de Commerce locale, JW s’éclate les soirs et week-end avec ses amis riches, et y rencontre la jolie Sophie qu‘il compte bien séduire. Pourtant il n’a pas grand-chose pour lui plaire : il vit dans une chambre de bonne et gagne son argent de poche en faisant le taxi. Un jour, son boss l’appelle pour une mission très spéciale : récupérer un mystérieux homme, le protéger et le conduire dans un endroit isolé. Il sera grassement payé pour la course, qu’il mène avec sérieux. Voyant qu’ils sont suivis par des mecs louches, JW laisse son client à l’orée d’un bois et se cache. Il est alors le témoin d’une bastonnade et décide de faire quelque chose pour sauver la victime.
Devant Easy money, on est assez impressionnés par la qualité de la mise en scène. Les scènes s’enchaînent rapidement et sans perte de rythme on passe d’une histoire à l’autre de manière très fluide. Il faut dire que le récit se fait à trois voix, et que ça pourrait être déstabilisant pour comprendre une histoire, de surcroit policière. Et bien pas du tout : les situations sont clairement expliquées et les on s’attache assez vite à des personnages pourtant souvent patibulaires (mais presque).
Le personnage principal, JW, est montré sans manichéisme aucun, avec ses failles et sans jugement aucun. Il peut nous énerver parfois, mais l’absence de parti-pris opéré par la caméra joue finalement en sa faveur. Et les personnages secondaires d‘Easy money sont tout autant mis en valeur. Leurs dilemmes et leurs choix de vie sont montrés tout simplement, et leur entourage explique d’autant plus leurs actes et leur (absence de) courage. L’intrigue est complexe mais abordable, et a le mérite de ne pas simplifier les choses.
C’est un trafic de drogues classique, adapté à la société contemporaine, ses flux migratoires et ses jet-setters. Nerveuse, la mise en scène donne parfois le tournis, surtout avec ce choix de lumière pas toujours du meilleur goût : si au début on trouve ça original et de bon ton, au bon d’un certain temps ça lasse et peut passer pour un effet clinquant inutile. Qu’importe, Easy money est assez solide et nous fait découvrir ces productions nordiques qu’on ne voit pas souvent chez nous.
Ma note : ***