Fiche technique
Film américain
Titre original : The Cabin in the Woods
Date de sortie : 2 mai 2012
Genre : adolescents piégés
Durée : 1h36
Scénario : Joss Whedon
Photographie : Peter Deming
Musique : David Julyan
Avec Kristen Connolly (Dana), Chris Hemsworth (Curt), Anna Hutchison (Jules), Fran Kranz (Marty), Jesse Williams (Holden), Richard Jenkins (Sitterson)…
Synopsis : Cinq amis partent passer le week-end dans une cabane perdue au fond des bois. Ils n’ont aucune idée du cauchemar qui les y attend, ni de ce que cache vraiment la cabane dans les bois. Un film qui réinvente et repousse toutes les conventions du genre. Attendez-vous à découvrir un nouveau niveau de terreur… (allocine)
Mon avis : Vous êtes le maillon faible, au-revoir…
C’est un duo qui est aux manettes de La cabane dans les bois. À la réalisation, nous avons Drew Goddard, scénariste de Cloverfield qui réalise ici son premier long-métrage. Il a travaillé au scénario avec Joss Whedon, le créateur de séries qui vient de réaliser Avengers. Ils se connaissent d’ailleurs depuis longtemps puisqu’ils ont travaillé ensemble à la télévision et sur le Net. Leur idée était de réaliser un film d’horreur qui se démarque des productions actuelles, toutes à base de franchises qu’on décline à l’envi ou de film footage. Rien de tel ici, l’idée est de surprendre le spectateur sur un scénario très original qui nous emmène de fausse piste en fausse piste.
Étudiantes dans un campus américain, Jules et Dana s’apprêtent à partir en week-end ensemble. La première, fausse blonde pulpeuse et frivole, viendra avec son copain athlétique qui ramènera son meilleur ami. L’idée est de faire oublier à Dana sa dernière déception amoureuse auprès d’un professeur qui vient de la larguer. Ils partent tous les quatre avec leur ami Marty, sans cesse défoncé et qui n’arrête pas de disserter sur tout et n’importe quoi. Les cinq copains partent à l’aventure dans le chalet d’un cousin, perdu au fin fond de nulle part. Retour à la nature, isolation totale et déconne garanti : le week-end s’annonce bien.
Ce que nous propose La cabane dans les bois, c'est une expérience qui frôle le paroxysme du film d'horreur. Tous les codes du genre sont là : la bimbo écervelée, la maison isolée, les zombies affreux… j’en passe et des meilleurs. Le scénario lui-même semble filer en roue libre, avec en sus une pointe de dérision qui caractérise souvent ce genre de production. Sauf que dès le début la première scène nous met la puce à l’oreille : les personnages qui nous sont présentés dénotent complètement et leur comportement ne cadre pas avec le reste de l’histoire.
Nous sommes prévenus, ces deux gars patibulaires mais presque auront un rôle à jouer, qu’on imagine central, dans la destinée de nos cinq adolescents. On entre ainsi progressivement dans un univers beaucoup plus complexe qu’on ne pourrait le croire, et l’on découvre petit à petit les pièces du puzzle. Sans dévoiler la trame principale de La cabane dans les bois, on peut dire que le film tire le genre au maximum afin de l’amener dans des chemins un peu moins balisés. Bien sûr comme dans tous les films d’horreur le sang gicle à foison, de nombreuses créatures toutes plus horribles les unes que les autres peuplent l’écran et un sous-texte politique nous est proposé.
Mais cet aspect est développé de belle façon, une critique acerbe de la société actuelle et des média anime l’ensemble du scénario. La fin a beau être décevante, cette façon de vouloir constamment jouer avec le spectateur pour le surprendre non pas de façon artificielle mais plutôt de concert est assez jouissive. Car le spectateur est lui-même acteur de La cabane dans les bois, dans les clins d’œil qui sont proposés par le réalisateur et dans la façon qu’il a de nous faire réfléchir sur le film et sur le genre. Pour un film pour ados, c’est assez rare pour être souligné.
Ma note : ***