Fiche technique
Film américain
Titre original : The beaver
Date de sortie : 25 mai 2011
Genre : déprime carabinée
Durée : 1h31
Scénario : Kyle Killen
Image : Hagen Bogdanski
Musique : Marcelo Zarvos
Avec Mel Gibson (Walter Black), Jodie Foster (Meredith Black), Anton Yelchin (Porter Black), Jennifer Lawrence (Norah), Riley Thomas Stewart (Henry Black), Cherry Jones (La vice-présidente)…
Synopsis : Déprimé, Walter s’éloigne de sa famille et de ses proches. Sa femme finit par le chasser de la maison pour le bien de leurs enfants. Touchant le fond, il s’accroche malgré lui à une marionnette de castor trouvée un soir par hasard. Il utilise cette marionnette pour extérioriser toutes les choses qu’il n’ose pas dire à sa famille et ses collègues. (allocine)
Mon avis : Je suis mal en campagne, je suis mal en ville
Sans aucun doute, Jodie Foster est une des actrices qu’on a le plus envie d’aimer. Elle dégage un capital sympathie naturel qui fait qu’on a envie de suivre tous ses projets. C’est peut-être pour ça que son troisième film, Le complexe du castor, s’est retrouvé hors compétition au Festival de Cannes. Son dernier film en tant que réalisatrice datait déjà de quinze ans, il était correct sans plus. C’est surtout son premier film, Le petit homme, qui était touchant et original, et amenait un vrai univers de cinéaste. Ici elle récupère un script qui trainait depuis longtemps à Hollywood et que tout le monde voulait. Et c’est une drôle d’histoire que cet homme qui se reconstruit à travers une marionnette de castor.
La dépression touche Walter Black depuis bien trop longtemps. Complètement neurasthénique, il passe ses journée à dormir, n’arrivant ni à se concentrer sur son travail ni à s’occuper de sa famille. Et les conséquences sont nombreuses : la boîte qu’il dirige, et que son père a fondé, s’écroule, tandis que ses deux fils se replient sur leur mutisme ou finissent par le haïr cordialement. Sa femme Meredith décide alors de le chasser de la maison, pour le bien de tous. Effondré, Walter passe une soirée à se soûler et à essayer de se suicider. C’est là qu’une marionnette, qu’il a ramassée par hasard, se met à lui parler pour le forcer à se reprendre en main.
On n’arrive pas très bien à savoir où voulait en venir Jodie Foster avec ce Complexe du castor (quelle idée de compliquer un titre américain autrement plus percutant…). On sent bizarrement, alors que la réalisatrice a apparemment été séduite par le scénario, qu’elle n’arrive pas à s’approprier cette histoire. Le personnage de ce père de famille est au centre du récit mais en parallèle viennent se greffer quelques histoires plus ou moins intéressantes sensées faire écho à ses propres tourments.
Ce qui rend le film un peu brouillon malgré sa courte durée. Pourtant l’histoire de cet homme en pleine crise de la cinquantaine n’a rien d’original mais aurait pu faire l’objet d’un traitement plus personnel - surtout quand on connait les déboires de son interprète principal. Car venons en à Mel Gibson, pour ne pas le nommer. Il prend à bras le corps ce rôle de dépressif malgré lui qui tente tout de même de s’en sortir - une exemple typiquement américain de « personnal achivement ». Et c’est en ça que Le complexe du castor est intéressant : le film fait un bilan doux-amer de la société américaine.
La famille est en particulier assez bien analysée par Jodie Foster en ce qu’elle a de sclérosant parfois mais également de fédérateur - on notera d’ailleurs que la réalisatrice ne déroge pas à la sacro-sainte règle du happy-ending hollywoodien. Et elle ne se donne pas le bon rôle, mais elle l’interprète parfaitement, comme à son habitude. On notera également la présence au casting de la révélation de Winter’s bone, Jennifer Lawrence, qui s’en tire assez bien dans ce Complexe du castor mi figue-mi raisin.
Ma note : *