Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Le prénom (2012) Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte

par Neil 27 Avril 2012, 05:15 2010's

Fiche technique
Film français
Date de sortie : 25 avril 2012
Genre : dîner acide
Durée : 1h49
Scénario : Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte
Image : David Ungaro
Musique : Jérôme Rebotier
Avec Patrick Bruel (Vincent), Valérie Benguigui (Elisabeth), Charles Berling (Pierre), Judith El Zein (Anna), Guillaume De Tonquédec (Claude), Françoise Fabian (Françoise)…

Synopsis : Vincent, la quarantaine triomphante, va être père pour la première fois. Invité à dîner chez Élisabeth et Pierre, sa sœur et son beau-frère, il y retrouve Claude, un ami d’enfance. En attendant l’arrivée d’Anna, sa jeune épouse éternellement en retard, on le presse de questions sur sa future paternité dans la bonne humeur générale... (allocine)

Mon avis : Crispations outrancières dans un dîner mondain

Jouée depuis un an et demi au Théâtre Edouard 7, la pièce Le prénom a eu un beau succès populaire. Ses auteurs, Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte, coscénaristes de quelques films depuis quelques années, décident d’en réaliser une adaptation pour le cinéma. Ils choisissent les mêmes acteurs que pour la pièce de théâtre, gage de succès quand on voit la tête d’affiche qu’est Patrick Bruel, en remplaçant Jean-Michel Dupuis par Charles Berling, et en ajoutant en guest star la magnifique Françoise Fabian. Unité de lieu, de temps et d’action : les règles du théâtre classique sont bien présentes, reste à savoir si l’adaptation cinématographique n’en souffre pas trop.

Professeur dans un lycée, Élisabeth a une vie bien réglée avec son mari Pierre, universitaire aimé de ses élèves. Ils vivent dans un bel appartement parisien avec leurs deux enfants Apollin et Myrtille. Ce soir ils invitent à dîner leur ami d’enfance Claude, joueur de trombone dans un orchestre fameux, ainsi que Vincent, le frère d’Élisabeth et sa femme Anna. Enceinte, elle a fait dans la journée une échographie et ils savent maintenant quel est le sexe de l’enfant qu’elle va bientôt mettre au monde. Élisabeth est un peu stressée car elle doit gérer le diner quand sa mère l’appelle au téléphone. Elle n’a pas très envie de décrocher car elle sait que si elle commence à lui parler la conversation risque de durer.

Verbeux est l’adjectif qui qualifie le plus justement Le prénom ; les dialogues fusent, et c’est par la parole que les intrigues se nouent et se dénouent. L’introduction du film parle d’elle-même : en voix off, l’un des personnages (le plus emblématique d’ailleurs) nous présente l’ensemble des invités au dîner. Ce qui pourrait paraître lourd et artificiel s’avère finalement assez habile, et l’on peut alors entrer dans le vif du sujet. Le reste du film se déroule selon des conventions théâtrales assez classiques, les joutes verbales succédant aux coups de théâtre dans un rythme assez rapide.

C’est efficace, on ne s’ennuie pas une seconde et on passe même un moment assez agréable. Finalement, la construction du Prénom n‘est pas sans évoquer celle du Carnage de Roman Polanski, lui aussi adapté d‘une pièce de théâtre à succès. Même cadre, un dîner entre amis ou en famille en l’occurrence, mêmes crispations et une certaine exagération des situations. Le schéma fonctionne assez bien ici aussi, bien que l’on ne cesse de penser au dispositif scénique initial.

L’humour est présent dans Le Prénom, et on rit assez souvent malgré quelques petits passages à la limite du méprisant voire d’une certaine homophobie latente. Et c’est peut-être là où le bât blesse, dans le sens où on ne sait jamais quel parti prennent les auteurs. Se moquent-ils de leurs propres personnages, qui deviennent des pures caricatures, dénoncent-ils les propos acides qui sont échangés : pas grand-chose ne nous permet de le savoir, ce qui gâche un peu le plaisir initial du spectateur.


Ma note : **

Le prénom (2012) Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
commentaires
V
<br /> Comme toujours, un avis très détaillé et constructif. Je vais le mettre en lien sur mon propre article, suite à une proposition de Phil Siné.<br />
Répondre
N
<br /> <br /> Hey, thank you mister Vance ! Je m'en vais faire de même pour Moonrise Kingdom, avant d'autres liens qui viendront :)<br /> <br /> <br /> <br />
S
<br /> Je rejoins Marcozeblog, aucune homophobie latente. Le film joue avec les clichés, certes (c'est un peu le propre de la comédie, non ?), mais tout le monde en prend un peu pour son grade et ça<br /> reste gentillet. Et puis je pense qu'effectivement les auteurs se moquent de la bêtise de leurs personnages. En tout cas, avec Radiostars et Le Marsupilami, la comédie française<br /> a eu un beau printemps !<br />
Répondre
N
<br /> <br /> C'est bien le problème pour moi, quand des auteurs n'aiment pas leurs personnages et s'en moquent constamment. Aucun n'est à sauver et ils véhiculent des clichés que, sans clé ou contrepartie, on<br /> ne peut prendre que comme l'opinion de leurs auteurs. C'est ça qui me gêne dans le film, qui m'a pourtant assez plu dans l'ensemble.<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> Oh non, il n'y a pas d'homophobie latente. Quelques clichés souvent très vrais ne font vraiment pas de mal. J'ai passé un super moment, tout comme pour Carnage. c'est vrai qu'il lui ressemble.<br /> C'est marrant je n'ai pas pensé au film de Polanski pendant la séance.<br />
Répondre
N
<br /> <br /> Ah si je trouve que le film véhicule des clichés qui entretiennent l'homophobie quotidienne. Mais bon il n'est pas mauvais, sans être un grand film je trouve.<br /> <br /> <br /> <br />
F
<br /> En effet on ne peut s'empecher de penser à Carnage. Mais aussi au Code a changé et à Cuisine et dépendances un peu, au début surtout...<br />
Répondre
N
<br /> <br /> Mouais, Cuisine et dépendances vite fait alors, il était beaucoup mieux écrit<br /> <br /> <br /> <br />

Haut de page