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Nous, princesses de Clèves (2010) Régis Sauder

par Neil 26 Mars 2011, 06:38 2010's

Fiche technique
Film français
Date de sortie : 30 mars 2011
Genre : identification moderne
Durée : 1h09
Scénario : Régis Sauder, sur une idée originale d’Anne Tesson
Image : Régis Sauder
Avec Abou Achoumani, Laura Badrane, Morgane Boulaabi, Manel Boulaabi, Virginie Da Vega, Armelle Diakese, Anaïs Di Gregorio, Chakrina El Anrif, Mona M’Tira, Gwenaëlle Le Dantec, Albert Nicosia, Cadiatou N‘Diaye…

Synopsis : L'action se déroule en 1558, à la cour du roi Henri II. Mademoiselle de Chartres, devenue Princesse de Clèves après son mariage, rencontre le Duc de Nemours. Naît entre eux un amour immédiat et fulgurant, auquel sa mère la conjure de renoncer. Aujourd'hui à Marseille, des élèves du Lycée Diderot s'emparent de La Princesse de Clèves pour parler d'eux. À 17 ans, on aime intensément, on dissimule, on avoue. C'est l'âge des premiers choix et des premiers renoncements.

Mon avis : Un classique ça ne se démode jamais

Déjà avant son élection, Nicolas Sarkozy fustigeait les programmes des concours d‘entrée à certaines administrations qui conseillaient la lecture de Mme de La Fayette. Il a réitéré plusieurs fois et de nombreuses personnalités du monde de la Culture s’en sont émus. Mais ce n’est pas pour ça que Régis Sauder a réalisé Nous, Princesses de Clèves : le choix du roman est sans doute également un pied de nez mais à la base son idée était toute autre. Il avait envie d’évoquer le monde de l’éducation, en particulier en banlieue, et c’est sa femme, enseignante de Lettres, qui lui a donné l’idée. Aborder son film sous l’angle d’une œuvre enseignée à des élève, et de sa portée sur lesdits adolescents.

La première image dresse le cadre : nous sommes à Marseille, dans les quartiers nord. La caméra entre dans une Zone d’Éducation Prioritaire. Des détritus jonchent le sol, en contrebas se trouvent les bâtiments. En entrant dans une salle de classe, on suit les premières heures de cours. C’est du français : on y étudie La Princesse de Clèves. Introduction de la professeur, puis quelques élèves commencent à nous lire à haute voix des passages du texte de Mme de La Fayette. Ils échangent avec nous leurs impressions, ce que ces mots évoquent pour eux et en quoi ils y trouvent une résonance dans leur propre vie affective et familiale.

Le fond est tout d‘abord passionnant. Ce que nous narre Nous, princesses de Clèves, c’est une tranche de vie de lycéens de Terminale, défavorisés, et qui vont aller à la rencontre d’un texte classique. Cet objet qui nous paraît si différent de leur univers va leur aller comme un gant, et de nombreux élèves vont se passionner par cette histoire pourtant si éloignée dans le temps. Ce parallèle entre deux époques tissé par le réalisateur est tout à fait intéressant : autre temps, autres mœurs dirait-on, mais pas forcément.

Le documentaire (et avant tout ses acteurs eux-mêmes) s’ingénie à trouver des similitudes où l’on n’aurait jamais pensé aller chercher, comme dans la relation entre Mme de Clèves et sa mère. Et la force de Nous, princesses de Clèves, est de ne jamais porter de jugement sur ses personnages. Les élèves échouent parfois, se contredisent souvent, mais surtout ils s’ouvrent. Par l’intermédiaire de la culture, ils vont nous raconter ce que jamais ils ne diraient à personne, et surtout pas à leurs proches.

Les situations de chacun sont différentes, ils sont tous plus ou moins issus de la diversité (et ce côté L’esquive ne plaira sans doute pas à certains) mais ils ont en commun ce désir d’indépendance, cette envie de se libérer des carcans familiaux, moraux ou sociétaux. Comme une certaine Mademoiselle de Chartres qui s’est rendu compte trop tard qu’elle ne pourrait jamais être heureuse et sincère au milieu de la société. Vibrant pour chacun d’entre eux, on espère juste à la fin de Nous, princesses de Clèves qu’ils auront droit, eux, à une chance de s’en sortir.


Ma note : ***

Nous, princesses de Clèves (2010) Régis Sauder
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commentaires
C
<br /> Merci à N Sarkozy (c'est bien la seule fois où je peux dire ça !). On n'a jamais autant parlé de La princesse de Clèves... Pas encore vu, mais ta critique me donne envie de le voir. Mais je ne<br /> crois pas qu'il passe à Dijon...<br /> <br /> <br />
Répondre
N
<br /> <br /> Je ne pense pas que ce soit volontaire de sa part tu me diras ! Effectivement, c'est vraiment absurde : le film ne se joue pas à Dijon, comme dans beaucoup de villes d'envergure en France.<br /> <br /> <br /> <br />

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