Fiche technique
Film norvégien
Date de sortie : 29 février 2012
Titre original : Oslo, 31. August
Genre : fin de désintox
Durée : 1h36
Scénario : Eskil Vogt, d’après l’œuvre de Pierre Drieu La Rochelle
Image : Jakob Ihre
Musique : Ola Flottum
Avec Anders Sanielsen Lie (Anders), Ingrid Olava (Rebekka), Hans Olav Brenner (Thomas), Kjaersti Odden Skjeldal (Mirjam), Oystein Roger (David), Johanne Kjellevik Ledang (Johanne)…
Synopsis : En fin de cure de désintoxication, Anders se rend en ville pour une journée, à l’occasion d’un entretien d’embauche. Il en profite pour renouer avec sa famille et ses amis, perdus de vue. Une lutte intérieure s’engage en lui, entre un profond sentiment de gâchis face aux occasions manquées, et l’espoir d’une belle soirée et, peut-être, d’un nouveau départ.
Mon avis : La réinsertion délicate de l’ancien toxicomane
Étrange idée que celle d’Oslo, 31 août : pour un réalisateur norvégien cela n’est a priori pas très banal d’adapter Pierre Drieu La Rochelle. Mais Joachim Trier est un auteur visiblement éclairé, qui cite comme source d’inspiration à la fois Olivier Assayas et Agnès Varda. Seulement Le feu follet a déjà été adapté, et de bien belle manière, par Louis Malle en 1963. ici d’ailleurs le metteur en scène norvégien explique qu’il n’a fait qu’une « libre adaptation » du roman français : il n’en a gardé que le thème principal et son personnage rongé par le doute. Et le film d’être sélectionné à la section Un certain regard du Festival de Cannes en 2011.
Se promenant dans les bois, Anders hésite quelques instants sur les bords d’un fleuve : la tentation de sauter est bien grande. Il rejoint plus tard le centre de désintoxication où il termine sa cure. Après une énième séance de thérapie collective où il explique qu’il va bientôt avoir un entretien d’embauche, il prépare ses affaires pour passer la journée à Oslo. Arrivé sur place, il passe voir son meilleur ami, Thomas, qu’il n’a pas vu depuis longtemps. Il le retrouve avec sa femme et ses enfants et ils discutent à bâtons rompus, évoquant quelques événements de leur vie passée et s’enquérant des nouvelles des uns et des autres. Puis ils partent tous les deux pour une ballade dans la ville.
Concentré sur 24 heures, Oslo, 31 août manque profondément de rythme. Le film est complètement déséquilibré, entre les moments de vague socialisation du personnage principal et ses réflexions intimes. Joachim Trier tente de nous faire ressentir les désarrois de cet ancien toxicomane aujourd’hui paumé et il ne réussit que partiellement. On comprend les paradoxes qui s’affrontent dans son cerveau entre la volonté de réinsertion et le dégoût de la vie mais on a du mal à être empathique avec Anders.
À tel point que lorsqu’il lui arrive des évènements douloureux le spectateur est presque indifférent à son sort, faute d’avoir pu cerner l’entièreté du personnage. Pourtant d’un point de vue formel, Oslo, 31 août est assez intéressant. Le film réussit à capter, et de jolie manière, cette belle lumière scandinave qui berce la fin de l’été. Les scènes de déambulation nocturne dans les rues d’Oslo sont en particulier très belles, presque romantiques (une gageur vu le sujet du film).
L’environnement sonore d'Oslo, 31 août est également très bien rendu : les sons à l'arrière-plan étant souvent plus important que ce qui se passe à l’écran, le spectateur est en permanence à l’affut des bribes de conversation. À l’image du personnage principal qui essaye de se raccrocher désespérément au moindre élément pour se convaincre de l’utilité de sa réinsertion délicate.
Ma note : *