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1917 (2019) Sam Mendes

par Neil 11 Janvier 2020, 03:17 2010's

Fiche technique
Film américain
Date de sortie : 15 janvier 2020

Durée : 1h59
Genre : message à délivrer
Scénario : Krysty Wilson-Cairns
Image : Roger Deakins

Musique : Thomas Newman
Avec George MacKay (Caporal William Schofield), Dean-Charles Chapman (Caporal Blake), Colin Firth (Général Erinmore), Benedict Cumberbatch (Colonel MacKenzie), Richard Madden (Lieutenant Blake), Andrew Scott (Lieutenant Leslie)...

Résumé : Au plus fort de la Première Guerre mondiale, Schofield et Blake, deux jeunes soldats britanniques, reçoivent une mission vraisemblablement impossible. Dans une course contre le temps, ils vont devoir traverser le territoire ennemi et délivrer un message qui pourra stopper une attaque mortelle contre environ 1 600 soldats, parmi lesquels se trouve le frère de Blake.

Mon avis : À cœur vaillant rien d’impossible

Étonnante carrière que celle de Sam Mendes, qui depuis vingt ans n’en est avec 1917 qu’à son huitième long-métrage de cinéma. Auparavant, il avait fait ses gammes au théâtre, notamment à la célèbre Royal Shakespeare Company, où il croise la fine fleur des actrices et des acteurs britanniques. Son premier film n’est autre qu’American beauty, puis, tous les trois ans environ, il nous gratifie de films aussi divers que Jarhead : La Fin de l'innocence, Les Noces rebelles ou bien Skyfall. Après avoir donc mis en scène deux volets des aventures de James Bond, c’est à un projet plus personnel qu’il a décidé de s’atteler. Son grand-père avait été combattant durant la Première Guerre Mondiale à l’âge de 17 ans, et plus de cinquante ans plus tard il a raconté son histoire à ses petits-enfants. Mendes, convaincu qu’une de ces anecdotes ferait l’étoffe d’un grand film, s’y attelle durant deux années complètes.

Le 6 avril 1917, les caporaux Schoffield et Blake se reposent quand ils sont convoqués par le général Erinmore. Sur le chamin, ils discutent de la faim qui les tenaille et de leur prochaine permission, où ils verront leurs proches, ce qui est à la fois une bénédiction et une douleur puisqu’ils savent qu’ils devront repartir au combat. Erinmore s’adresse particulièrement à Blake, dont le frère fait partie d’un bataillon qu’il cherche à joindre, les moyens de communication ayant été détruits par l’armée allemande. Le général souhaite faire passer un message au colonel en charge de la prochaine offensive, qui s’avère être un piège dans lequel 1 600 soldats risquent de perdre la vie. Il charge donc les deux jeunes gens de traverser les tranchées ainsi que les champs de bataille, leur assurant que l’ennemi s’est replié. Schoffield ne semble pas vraiment convaincu par l’argument, tandis que Blake est fermement décidé à aller sauver son frère.

L’argument principal, et unique, est annoncé dès les premières scènes de 1917 : les deux personnages ont un seul but, qu’ils vont s’acharner à atteindre coûte que coûte. Cette simplicité narrative peut rebuter au début, on se demande ce que Sam Mendes va bien pouvoir nous raconter durant deux heures. Et pourtant le film se déroule à une vitesse assez prodigieuse, et le spectateur ne voit absolument pas le temps passer. La traversée de nos deux valeureux héros est émaillée de plusieurs incident, tous plus haletants les uns que les autres, et le réalisateur parvient à distiller un suspense palpitant tout au long de son long-métrage. On se surprend à sursauter régulièrement lors des péripéties dont sont victimes les protagonistes, et malgré la simplicité, voire l’épure du récit, la mise en scène parvient à insuffler une certaine complexité, nous mettant en avant combien certains gestes apparemment anodins peuvent s’avérer autrement plus ardus.

La maîtrise dont fait preuve Sam Mendes dans la réalisation de 1917 est tout à fait remarquable. Nous ne quittons pas des yeux Schoffield et Blake durant leur quête annoncée comme impossible, la caméra étant en permanence embarquée avec eux. Le spectateur peut même à certains moments ressentir un certain vertige tant les mouvements sont parfois soudains, révélant des détails dans le paysage qui mettent en valeur les dangers auxquels sont confrontés nos deux héros. La réalité du combat nous est alors révélée, avec ses détails non seulement au niveau de l’artifice guerrier en lui-même (les grenades qui menacent d’exploser à tout moment, la possibilité permanente de tomber sur ennemi retranché) que sur ses à-côtés non moins agréables (la nécessité de ramper dans la boue, la présence de rats, les charniers). De la mise en scène se dégage un caractère organique où le sang se mélange à la pluie, tandis que l’on pourrait quasiment sentir les éléments nous effleurer.

L’épure formelle et la qualité stylistique de 1917 sont épaulés par une interprétation, et une direction d’acteurs, assez impressionnante. La relève du cinéma britannique est ici bien présente en la personne de Dean-Charles Chapman, que l’on a pu voir dans Game of Thrones, et surtout de George MacKay, notamment aperçu dans Pride. Celui-ci porte le film de bout en bout, apportant à son personnage du caractère et une consistance, donnant de la chair et de l’humanité au conflit. Sam Mendes n’oublie pas non plus de se faire épauler par des techniciens de renom. Ainsi Roger Deakins, avec ses quatorze nominations, et son seul Oscar jusqu’à présent obtenu, offre un travail assez monumental sur la lumière, jouant des effets numériques à la perfection. Quant à Thomas Newman, il livre une partition élégante et discrète, apportant de l’ampleur au récit. Ainsi Sam Mendes réalise ici une œuvre élégante, passionnante et surprenante.

Ma note : ****

1917 (2019) Sam Mendes
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commentaires
F
1917 est une imposture.<br /> Un scénario qui tient sur une feuille de papier cigarette, des incohérences en cascades (désolé pour le jeu de mots), des dialogues d'une grande platitude, des acteurs médiocres (mais comment leur en voumoir tant leurs personnages sont lisses).<br /> Bref revoyez plutôt les chefs-d'oeuvrew du passé sur la Ģrande guerre( A l'ouest rien de nouveau, La grande illusion, Les sentiers de la gloire, Les croix de bois, Capitaine Conan....)
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N
Bonjour, le films de qualité évoquant la guerre de 1914-1918 ne manquent pas en effet. Quant à 1917, il est impressionnant par sa mise en scène. C'est un exercice de style, intéressant mais sans plus.
D
Bonjour Neil, la réalisation en un seul plan séquence est assez exceptionnelle. Un grand film. Bon dimanche.
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N
Bonjour Dasola, en effet Sam Mendes fait preuve d'une maîtrise formelle impressionnante... un peu trop tape-à-l’œil peut-être ? Bonne journée

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