
Fiche technique
Film français
Date de sortie : 1er juin 2011
Genre : couple en crise
Durée : 1h15
Scénario : Isabelle Pandazopoulos
Image : Renato Berta
Musique : Bertrand Burgalat
Avec Valérie Donzelli (Marie Tourelle), Jérémie Elkaïm (Julien Tourelle), Dominique Cabrera (La mère), Philippe Nahon (Jean-Jacques), Margaret Zenou (Maya)…
Synopsis : Un couple se dirige vers un train en partance pour Venise. Sur le quai, Julien annonce à Marie qu’il part rejoindre une autre. Et s’en va, la laissant seule, enceinte. Bouleversée, Marie se refuse d’emblée à être victime de cette situation. Elle trouve réconfort dans son travail auprès de ses deux patrons, qui dirigent un cinéma du quartier latin.
Mon avis : Les hommes sont lâches et les femmes sont cruches
Vous vous souvenez du sketch des Inconnus parodiant le cinéma d‘auteur français ? Dans un appartement parisien bourgeois, une femme est assise devant une table. Soudain elle prend une assiette et la casse en criant : « Tu peux pas comprendre ». Et la scène se répète ad lib. C’est exactement l’impression qu’on a en voyant Belleville Tokyo. Élise Girard réalise ici son premier film, elle a travaillé depuis quelques années dans le monde des exploitants de cinéma et s’est sans doute dit que ça devait intéresser beaucoup de spectateurs si elle parlait de ce petit milieu.

Arrivés sur un quai de gare en partance pour Venise, Julien annonce à Marie qu‘il va y rejoindre une autre femme. Choquée, Marie ne sait pas quoi répondre et lui ne sait pas lui dire s’il la quitte ou pas. Manque de bol, Marie vient d’apprendre qu’elle est enceinte et pensait que son couple c’était du solide. Elle passe des journées horrible seule à ruminer en appelant régulièrement l’hôtel où séjourne Julien pour lui demander des explications. Son travail s’en ressent, et les deux exploitant de la salle parisienne où elle travaille ne comprennent pas trop ce qui lui arrive.
Avec Belleville Tokyo, on est en plein dans le petit milieu du cinéma qui s‘auto-cite. L’héroïne principale travaille dans une petite salle parisienne (belle publicité pour le Grand Action, qui est un cinéma à la programmation tout à fait intéressante), son mari est critique de cinéma et on les voit regarder un film (L’innocent, pour ne pas le nommer). C’est super chargé, lourdingue, et ça ne peut évidemment intéresser que les concernés (des rires ont d’ailleurs ponctués quelques private joke lors de la projection de presse).

On tombe en plein dans le cliché du premier film français qui référence à fond la Nouvelle vague sans l’égaler une seconde. Et si l‘histoire de Belleville Tokyo était intéressante, ça pourrait passer, mais non. L’histoire d’un couple qui se délite petit à petit, avec ses éternelles réconciliations et ses prises de bec on a déjà vu ça mille fois. Et ce n’est pas parce que l’héroïne principale est enceinte que ça en devient captivant : non, c’est tout aussi chiant. Les personnages sont archétypaux et les acteurs sont dans le mimétisme.
Elle ferait penser à une Chiara Mastroïanni lunatique, lui à un Jean-Pierre Léaud atone, enfin égal à lui-même quoi. La mise en scène de Belleville Tokyo est statique, les plans fixes se succèdent les uns aux autres sans harmonie aucune. C’est du pur cinéma d’auteur « à la française », sans intérêt et, on l’espère, vite oublié.
Ma note : °