
Fiche technique
Film américain
Date de sortie : 10 octobre 2012
Durée : 1h40
Genre : serial-killer sociétal
Scénario : Bob Goldthwait
Photographie : Bradley Stonesifer
Musique : Matt Kollar
Avec Joel Murray (Frank), Tara Lynne Barr (Roxy), Rich McDonald (Brad), Melinda Page Hamilton (Alison), Travis Wester (Ed), Mackenzie Brooke Smith (Ava)...
Résumé : Seul, sans boulot, Frank sombre dans la spirale infernale d’une Amérique déshumanisée et cruelle. N’ayant plus rien à perdre, il prend son flingue et assassine les personnes les plus stupides qui croisent son chemin. Bientôt rejoint par Roxy, lycéenne révoltée, c’est une équipée sauvage et sanglante sur les routes de la bêtise made in USA. (allocine)
Mon avis: Les cons, ça ose tout. C'est même à ça qu'on les reconnaît.
Après avoir vu God bless America, j'ai eu envie de reprendre la chronique de ma vie mon œuvre mon blog. En fait lors d'un de mes premiers stages j'ai été amené à travailler avec des jeunes cadres destinés à être dynamiques. Le genre de gars et de filles qui, rien qu'au premier regard, méritent des claques. Oui je sais délit de faciès bla bla bla bla bla. Bref un jour qu'on déjeunait ensemble le sujet des émissions télévisuelles pointe le bout de son nez. À l'époque c'était la première année de Loft Story, je sais ça ne me rajeunit pas. Donc je les entend pérorer sur unetelle qui est trop bonne et sur untel qui est trop con. On pouvait sentir à la fois le mépris de ces pubards envers un public qui est censé être leur cœur de cible et le désir enfoui d'apparaître ne serait-ce que quelques instants dans cette lucarne idiote. C'est là que j'ai eu des envies de meurtres, à la fois pour mes collègues, pour les protagonistes de l'émission et pour ses producteurs.

Les voisins de Frank font du bruit, beaucoup de bruit. Ils n'arrêtent pas de parler fort de telle célébrité qui la pauvre s'est faite tromper et de telle émission qu'ils ont trouvé tellement marrante. Sans compter qu'avec les fines cloisons qui les séparent, Frank entend sans arrêt leur marmot brailler. Il s'imagine donc dans un rêve prendre une arme et tous les buter, à commencer par le chiard avec qui il joue au ball-trap. Le lendemain matin, la voiture de son voisin coince la sienne et il est obligé de lui demander de la bouger, ce qui énerve sérieusement ledit voisin. En arrivant au boulot, il entend parler ses collègues de l'émission télévisée de la veille où un candidat malheureux de la télé-réalité a été ridiculisé en direct par les présentateurs. Frank n'en peut plus et quand son collègue lui demande ce qu'il en pense il sort une tirade incendiaire.
L'idée principale de God bless America est à la fois brillante et d'une banalité confondante. Banale car qui n'y a honnêtement jamais pensé ? À voir toutes ces conneries à longueur de journée à la télévision ou sur Internet il y a de quoi péter un câble. Le nivellement par le bas de la culture, non seulement américaine mais mondiale, fait peur à voir. Et le pire c'est que parler culture à l'heure actuelle semble au mieux un vrai tabou au pire une insulte suprême.

Il n'y a qu'à entendre les conversations des jeunes et leurs centres d'intérêt pour penser que oui, le film de Bob Goldthwait repose sur une base solide. De plus, parler de cette façon d'une Amérique pudibonde et bête est assez revigorant. Frank habite dans un patelin paumé et il pète les plombs dans un déchaînement de violence assez impressionnant et d'une façon anti-conventionnelle jouissive. Mais ne nous trompons pas, God bless America sera un feu de paille. Déjà parce que le film n'aura pas de succès, tout du moins aux États-Unis, le pays où le film devrait être montré le plus possible. Mais c'est un petit film sans financement et même s'il fait le buzz ça n'ira pas bien loin.
Et puis parce que soyons honnête, l'idée de base de God bless America est peut-être bonne mais le réalisateur n'en fait pas grand chose. Le scénario finit par tourner en rond, entre les inventaires à la Prévert des personnes tellement connes qu'il faudrait les buter et les scènes absurdes des tentatives de meurtres il ne se passe pas grand chose. Sans compter cette charge unilatérale contre les États-Unis qui parait outrancière quand on voit le nombre d'émissions débiles qui existent dans le monde entier. Alors oui, on rit pas mal mais ça ne fait pas un bon film, juste un film sympa.
Ma note : **