
Fiche technique
Film britannique
Date de sortie : 6 février 2013
Genre : tranche de biopic
Durée : 1h38
Scénario : John J. McLaughlin , d'après l’œuvre de Stephen Rebello
Image : Jeff Cronenweth
Musique : Danny Elfman
Avec Anthony Hopkins (Alfred Hitchcock), Helen Mirren (Alma Reville), Danny Huston (Whitfield Cook), Scarlett Johansson (Janet Leigh), James d'Arcy (Anthony Perkins), Toni Collette (Peggy)...
Résumé : Alfred Hitchcock, réalisateur reconnu et admiré, surnommé « le maître du suspense », est arrivé au sommet de sa carrière. À la recherche d'un nouveau projet risqué et différent, il s'intéresse à l'histoire d'un tueur en série. Mais tous, producteurs, censure, amis, tentent de le décourager. Habituée aux obsessions de son mari et à son goût immodéré pour les actrices blondes, Alma, sa fidèle collaboratrice et épouse, accepte de le soutenir au risque de tout perdre.
Mon avis: les périls d'un couple face aux obsessions d'un génie
Comme souvent à Hollywood, Hitchcock est un projet de producteurs. En l’occurrence, Alan Barnette et Tom Thayer acquirent peu après sa sortie les droit du livre de Stephen Rebello, Hitchcock and the making of Psycho, à ma connaissance pas encore traduit en français. Ils engagent ensuite un scénariste pour adapter à l'écran cette histoire qui prend pour toile de fond le tournage de Psychose, tout en s'attachant à la vie personnelle d'Alfred Hitchcock et met en lumière son épouse Alma. Le script fait ensuite le tour des studios avant d'atterrir dans la société de production d'Ivan Reitman, qui choisit un réalisateur pas forcément très bankable pour réaliser le film, auquel les noms d'Anthony Hopkins et d'Helen Mirren étaient déjà associés. Et c'est finalement la 20thCentury Fox qui assurera la distribution en salles.

À la sortie de La mort aux trousses, un journaliste demande à Alfred Hitchcock si, à l'âge de 60 ans, il ne serait pas temps pour lui de s'arrêter au faîte de sa gloire. Mais le réalisateur d'origine britannique, toujours à l’affût de nouveaux projets, demande à son assistante Peggy de chercher une histoire originale pour se relancer. Alors que les producteurs ne lui proposent que des sujets attendus, il tombe sur un roman écrit par Robert Bloch, lui-même basé sur l'histoire vraie d'un serial-killer du Wisconsin. En rentrant chez lui, son épouse Alma lui montre un scénario écrit par leur ami Whitfield Cook, qui avait travaillé sur L'inconnu du Nord-express, et qu'elle trouverait intéressant d'adapter. Mais sir Alfred n'en démord pas : l'histoire qu'il est en train de lire contient les graines d'un projet qu'il trouve beaucoup plus intéressant.
Il ne faut pas croire que le sujet d'Hitchcock soit le tournage de Psychose : il n'en est que le cadre. Ce qui intéresse Sacha Gervasi, c'est de montrer un maître en plein délire créatif, et la façon dont sa vie privée et sa vie professionnelle ont pu être liées. Ce qui paraît tout à fait logique dans la mesure où son épouse Alma participait également au scénario et au montage de nombre de ses films. C'est ainsi l'intimité du personnage qui nous est ici présenté, et le réalisateur de ne pas épargner son aîné, montrant de lui un portrait peu flatteur.

Tyrannique sur les plateaux et jaloux envers Alma, il avait besoin de cette femme au caractère bien trempé, et le film montre assez bien la complémentarité qui a pu exister entre les deux, insistant sur un point qu'Alfred Hitchcock a mis beaucoup de temps à admettre en interview : le rôle de son épouse dans sa carrière. Cet aspect de la vie du maître est assez bien présenté dans Hitchcock, et l'on y croit d'autant qu'il est porté par deux acteurs excellents. Helen Mirren s'avère une Alma impressionnante tandis qu'Anthony Hopkins parvient non sans mal à se dépêtrer d'un maquillage beaucoup trop appuyé.
Mais à part ça il faut bien avouer que Hitchcock ne raconte pas grand chose. Ceux qui cherchent des détails croustillants sur les coulisses du show-business resteront sans doute sur leur faim. Tout au plus rit-on de bons cœur dans les rares scènes où le réalisateur s'aventure dans les arcanes de la préparation du film, avec des scènes assez incroyables avec le responsable de la censure ou avec le directeur de la Paramount. Là on y voit le caractère facétieux et pince sans rire que pouvait être ce maître, à qui le film rend un hommage sympathique mais ne creuse pas beaucoup son sujet.
Ma note : ***
Lire l'article pas très enthousiaste de Fred