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Intouchables (2011) Éric Toledano et Olivier Nakache

par Neil 29 Octobre 2011, 05:46 2010's

Fiche technique
Film français
Date de sortie : 2 novembre 2011
Genre : renaissance
Durée : 1h52
Scénario : Éric Toledan et Olivier Nakache
Image : Mathieu Vadepied
Musique : Ludovico Einaudi
Avec François Cluzet (Philippe), Omar Sy (Driss),  Anne Le Ny (Yvonne), Audrey Fleurot (Magalie), Clothilde Mollet (Marcelle), Salimata Kamate (Fatou)…

Synopsis : À la suite d’un accident de parapente, Philippe, riche aristocrate, engage comme aide à domicile Driss, un jeune de banlieue tout juste sorti de prison. Bref la personne la moins adaptée pour le job. Ensemble ils vont faire cohabiter Vivaldi et Earth Wind and Fire, le verbe et la vanne, les costumes et les bas de survêtement… (allocine)

Mon avis : La banlieue s’invite chez les bourgeois

Moment de solitude durant la projection d‘Intouchables. Une salle entière rit aux éclats, applaudit à tout rompre et l'on sourit vaguement en gardant son sang-froid. Sans doute faut-il être un de ces pisse-froids incapables de se lâcher, reste que l'on demeure de marbre devant cette histoire. Pourtant le récit est fort et le projet est sincère : c’est en découvrant un documentaire sur Philippe Di Borgo que les réalisateurs ont eu envie de développer le film. Cet homme tétraplégique a recruté pour s’occuper de lui un jeune homme issu d’une banlieue défavorisée qui va lui redonner goût à la vie. Et puis on avait de quoi bien aimer le dernier film d’Eric Toledano et Olivier Nakache, Tellement proche. Ben non, le film n'a pas fonctionné.

Dans un luxueux bureau parisien, une femme fait passer des entretiens de motivation pour recruter l’auxiliaire de vie de Philippe, un homme tétraplégique. Les candidats se suivent et ne se ressemblent pas, mais leurs argumentaires ne tiennent pas la route. Entre ceux pour qui l’aide à la personne confine au bénévolat et ceux qui ne cherchent qu’à se faire de l’argent, aucun ne convient pour le poste. Lassé de poireauter dans la salle d’attente, un jeune homme fait irruption dans le bureau. Il veut juste faire signer un papier pour les Assedic, disant qu’il ne convient pas pour le poste, afin de percevoir ses indemnités de chômage à la fin du mois. Amusé, Philippe fait mine de lui demander de passer le lendemain matin pour récupérer sa feuille. En fait, il a d’autres projets pour lui : le jeune l’a piqué au vif.

Dans le principe, Intouchables est un beau projet. Donner une autre image de la banlieue, montrer que l’insertion est possible avec un minimum de bonne volonté, faire rire sur le handicap au lieu de rester sur un traitement compassé. Tout ça, on le valide complètement, intellectuellement. Reste que le film ne parvient pas à tenir ses objectifs. L’humour est présent, mais se cantonne à une volée de vannes sorties par un Omar Sy en verve. L’humour à la Service après-vente qui est ici pratiqué est marrant cinq minutes, mais tout un film ça devient lourdingue. Toutes les vannes ne sont pas du meilleur goût, et si on apprécie le caractère franc-tireur et anticonformiste de pas mal d'entre elles, il faut bien avouer que certaines tombent à plat.

Nombreuses des situations qui nous sont présentées sont grossières et tirées par les cheveux : l’artillerie lourde des clichés est utilisée, alors même que le film s’attache à déconstruire certains clichés… ce qu’il arrive d’ailleurs parfois, mais à grand renfort de grosses ficelles. En fait Intouchables manque sévèrement de finesse, à la fois dans l‘humour et dans la mise en scène. On se croirait souvent dans un mauvais téléfilm, où aucun soin ne serait porté au cadre et à l’image. C’est souvent efficace, tel cette scène d’ouverture assez brillante, ou cette soirée d'anniversaire, mais la plupart du temps on ne va pas dans la dentelle.

Et pourtant les acteurs sont très bons : autant on connait les qualités de François Cluzet et son talent pour camper tous types de personnages, autant la performance d’Omar Sy mérite d’être saluée. Et un tropisme envers les seconds rôles amène à ne pas oublier ici l’excellente Anne Le Ny et la remarquable Audrey Fleurot, qu’on avait remarquée dans la série Engrenages. Pour résumer, l’histoire est belle en soi, et le caractère véridique renforce le respect que l’on se doit d’avoir devant un tel objet, mais il faut bien avouer qu’un peu plus de soin dans la réalisation n’aurait pas nui à Intouchables.


Ma note : *

Intouchables (2011) Éric Toledano et Olivier Nakache
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commentaires
F
<br /> <br /> Pozzo et autres coquilles ... pfff ne pas se relire !<br /> <br /> <br /> <br />
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N
<br /> <br /> Arf... je n'ose imaginer le nombre de coquille que je fais, sur des articles que je relis pourtant avant de les publier.<br /> <br /> <br /> <br />
F
<br /> <br /> Oh lui hé ! Il fait son pas pareil que tout le monde ! <br /> <br /> <br /> Ceci dit, j'en étais à peu près sûre, c'est pourquoi je me précipite sur ta critique, et je suis certaine que JM, qui n'a pas voulu le voir par anticipation de tout ce que tu écris, partagerait<br /> ton avis.<br /> <br /> <br /> Ben moi, au premier abord , il y a presque tout ce que j'aime dans ce film . De l'humour, de l'émotion, d'excellents acteurs (tous !) une mise en scène pas éblouissante mais propre (je suis de<br /> toutes façons fan de Toledano et Nakache depuis Tellement proches (qui était bien meilleur, je te l'accorde). J'ai ri pendant et pleuré à la<br /> fin, bref, de l'émotion basique. première impression.<br /> <br /> <br /> Mais il y a quand même deux trucs qui me gênent :<br /> <br /> <br /> - un petit  : quelques longuerur, mais bon , pas trop, ça va ....<br /> <br /> <br /> - et un gros, un énorme : ce milieu d'ultra riche, ce côté "Pretty Woman" ...le coup du prolo de banlieue emmené en  avion privé pour sauter en delta-plane, c'est <br /> Richard qui emmène  Julia voir La Traviata dans son jet ... quand à l'hôtel particulier de ouf, la Maserati , la chambrette de l'homme à tout faire ...c'est vraiment trop. Je sais bien que<br /> c'est le vrai monde de Philippe Pozza Di Borgo, descendant d'une famille de comtes et ducs , sucessfull politiques et capitaines d'industrie de père en fils depuis 2 ou 3 siècles, mais ca laisse<br /> supposer que pour s'en sortir quand on est "tétra" il faut être blindé à outrance.<br /> <br /> <br /> Et donc , au deuxième abord, donc, et pour connaitre deux vrai "tétras" (pas des misérables, juste des middle-class comme toi et moi) qui n'ont pas DU TOUT cette vie-là, j'ai un gros malaise.<br /> <br /> <br /> Bref, un bon film sur le moment, mais il vaut mieux ne pas trop réfléchir à ce qu'il trimballe ....<br /> <br /> <br /> Donc, pour moi, une étoile c'est sévère, mais pas mieux que deux en tous cas ...<br /> <br /> <br /> <br />
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N
<br /> <br /> Hey hey...<br /> Tout d'abord, petite anecdote : c'est moi qui t'avais invité à venir voir Tellement proches en avant-première, je ne sais pas si tu t'en souviens. Je me rappelle de ton<br /> enthousiasme, et même que tu avais pris le micro pour parler aux réalisateurs.<br /> Bref, sinon j'entends tout à fait ton discours, commun à la majorité des spectateurs qui ont ri durant la projection. Reste que pour moi une comédie est avant tou un film, et je ne vois pas<br /> pourquoi je serai plus indulgent sous pretexte qu'elle remplit son seul contrat qui serait de divertir.<br /> Et je suis mal à l'aise vis à vis des clichés véhiculés par le film, comme tu le dis. Le prétexte "tiré d'une histoire vraie" ne suffit pas selon moi pour exonérer les auteurs d'un certain<br /> manichéisme, d'une simplification que je trouve outrancière.<br /> Voilà, c'était dit, maintenant vous pouvez me fouetter cul nu en place publique pour cette offense. ^^<br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> <br /> Comme dit Mymp, tu es un peu dur. Certes, ce n'est pas un chef-d'oeuvre. Côté mise en scène, c'est aussi assez pauvre. Mais on passe quand même un très très bon moment. C'est drôle, et c'est<br /> assez rare de nos jours, pour une comédie française...<br /> <br /> <br /> <br />
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N
<br /> <br /> Oui mais pour moi cet humour n'a pas grand chose de cinématographique. C'est surtout ça que je reproche au film : je ne vais pas au cinéma pour voir une oeuvre télévisuelle.<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> <br /> Salut Neil, à un degré moindre, j'ai ressenti un peu ce que tu décris quant au décalage avec la salle ... donc, non tu n'es pas un pisse-froid <br /> <br /> <br /> <br />
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N
<br /> <br /> Ah tiens ça me rassure un peu lol<br /> Le succès semble unanime cela dit<br /> <br /> <br /> <br />
S
<br /> <br /> Finalement ta critique est plus positive que pouvait le laisser présager ton unique étoile. La comédie étant un genre qui ne repose que sur l'humour, et l'humour étant une des émotions les plus<br /> subjectives, une comédie ne peut donc jamais rallier tout le monde. Par contre concernant la mise en scène, d'accord les plans sont très classiques mais ce qui compte dans la comédie c'est avant<br /> tout le rythme, la mise en place des vannes et la mise en avant des comédiens, et de ce point de vue, je trouve le film réussi. Mais c'est marrant, parce que Tellement proches est le<br /> film du tandem que j'aime le moins.<br /> <br /> <br /> <br />
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N
<br /> <br /> Ben justement je trouve que le rythme des vannes s'essouffle, d'un point de vue cinématographique. Pour moi elles s'enchaînent trop les unes à la suite des autres pour construire véritablement un<br /> ensemble cohérent. Mais bon comme tu le dis c'est une affaire personnelle...<br /> <br /> <br /> <br />
P
<br /> <br /> je me doutais que c'était de la merde sirupeuse sans mise en scène... tu m'évites un déplacement inutile ! :)<br /> <br /> <br /> <br />
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N
<br /> <br /> Arf... je suis le seul à le dire en même temps... o_O<br /> <br /> <br /> <br />
W
<br /> <br /> Bon je commençais ton avis, j'attendais de le lire en détails. En tout cas, merci pour l'invit' et à bientôt j'espère :)<br /> <br /> <br /> <br />
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N
<br /> <br /> Pas de souci, c'était un plaisir (même si le film ne m'a pas emballé lol). A bientôt :)<br /> <br /> <br /> <br />
D
<br /> <br /> Bonsoir Neil, je comprends tes réserves. Peut-être était dans le même salle que moi, chez Gaumont à Neuilly avec une rencontre avec les réalisateurs à la fin de la projection. Toujours est-il que<br /> j'ai souvent ri au film qui est avant tout un "one man show" d'Omar Sy (c'était la 1ère fois que je voyais cet acteur). C'est le grand reproche que je fais au film, c'est que l'on ne voit<br /> pratiquement que lui dans une suite de sketches écrits pour lui. Cluzet reste en retrait. Les actrices sont en effet très bien. Les images des vrais protagonistes à la fin du film m'ont beaucoup<br /> émue. Bonne soirée.<br /> <br /> <br /> <br />
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N
<br /> <br /> Bonsoir Dasola, moi j'étais à une projection de bloigeurs sur les Champs. Je suis d'accord avec toi sur le côté "one-man show", qui réduit pour moi la portée cinématographique du film. Les<br /> dernières images du film sont cela dit assez émouvantes. Bonne soirée.<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> <br /> T'es dur quand même. Pourtant pas friand de ce genre de comédie à la française, j'ai bien rigolé. On est d'accord, niveau mise en scène, c'est du téléfilm TF1, mais finalement on s'en fout un peu<br /> tellement l'abbatage d'Omar fonctionne à 90%... ou alors je devais être dans un bon jour quand je l'ai vu...<br /> <br /> <br /> <br />
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N
<br /> <br /> Ben disons que ça n'a pas fonctionné autant que ça pour moi. C'est pour ça que je suis peut-être un peu dur. Question de ressenti...<br /> <br /> <br /> <br />
V
<br /> <br /> Han mais pourtant on parle de Omar Sy pour les Césars quoi... Pour Cluzet, ça ne peut pas être pire que Mon père est femme de ménage.<br /> <br /> <br /> <br />
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N
<br /> <br /> Arf, pauvre Cluzet, avait-il besoin que tu rappelles ce détail de sa filmographie ?<br /> <br /> <br /> <br />

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