Fiche technique
Film canadien
Date de sortie : 29 septembre 2010
Genre : trio fantasmé
Durée : 1h35
Scénario : Xavier Dolan
Image : Stéphanie Weber-Biron
Avec Xavier Dolan (Francis Riverëkim), Monia Chokri (Marie Camille), Niels Schneider (Nicolas M.), Anne Dorval (la mère de Nicolas), Perrette Souplex (la coiffeuse), Marie-Christine Cormier (la serveuse)…
Synopsis : Francis et Marie sont deux amis qui, épris de la même personne, se livrent à un duel malsain pour la conquérir. De rendez-vous en rendez-vous, la tension monte et, bientôt, chacun interprète de manière obsessionnelle les comportements ambigus et destructeurs de l'objet de leur désir.
Mon avis : l’ange exterminateur de l’amour sublimé
J’ai un aveu à vous faire : je crois bien que je suis tombé en amour avec Xavier Dolan. Ce jeune homme de 21 ans est tout simplement parfait : beau comme un dieu, il réalise, écrit ses scénarios, joue dans ses films qu’il produit, monte et accessoirement en choisit les costumes. Si je n’ai pas encore vu J’ai tué ma mère, sorti il y a un an et auparavant sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs, j’en ai entendu énormément de bien. Cette année c’est à Un certain regard qu’était présenté Les amours imaginaires, un film solaire et enivrant.
C‘est à un dîner que Francis et Monia rencontrent Nicolas. Les deux amis tombent immédiatement sous le charme du bel adonis et ils décident de se revoir tous les trois. Une réelle complicité s’installe progressivement, au fur et à mesure des différents rendez-vous qu’ils programment. Et plus ils se voient, plus Francis et Monia deviennent dépendants des moments passés avec Nicolas. À un tel point qu’ils désirent maintenant le voir seuls, et qu’ils commencent à se jalouser l’un l’autre, au point de pratiquement mettre en péril leur solide amitié.
Un film qui contient dans sa bande originale une version de Bang bang ne peut pas être mauvais. C’est un axiome que j’ai théorisé et qui s’est pour l’instant toujours vérifié. La chanson, tout comme l’ensemble de la bande son, a une place importante dans Les amours imaginaires. Le film prend d'ailleurs énormément soin de tous les détails qui le composent - musique, lumière, couleurs, costumes : tout y est harmonieux. On pourrait considérer que le genre que se donne le film a un côté arty agaçant.
Mais je trouve que, au contraire de chez Sofia Coppola où nombreux sont les détails superfétatoires et inutilement empruntés, le style de Xavier Dolan sert ici parfaitement son propos et le magnifie. Le trio amoureux, voilà un sujet moult fois rabattu et sur lequel il est difficile de rajouter quelque chose de nouveau. Or, dans Les amours imaginaires, le scénario est subtile et original. Xavier Dolan nous parle avant tout de l’idée de l’amour plus que de l’assouvissement de celui-ci. Et par ce biais, le réalisateur s’attache plus à nous faire le portrait des deux victimes de cet adonis, ce bel indifférent qui fait des ravages.
Francis, finement interprété par Xavier Dolan lui-même est un jeune homme fragile et timide qui idéalise l’être aimé et souffre de ne pas être aimé en retour. Marie, quant à elle, exprime par une rage intérieure qui explose à certains moments son manque d’amour et de reconnaissance. Ces deux êtres et les relations qu'ils nouent avec leur bourreau sont magnifiés par une caméra aimante, et l’intrigue principale est entrecoupés de saynètes à mourir de rire sur diverses expériences amoureuses. Tout est beau dans Les amours imaginaires, on s’y laisse séduire, on s’emballe, on est ému par ces personnages plus vraiment adolescents et pas encore tout à fait adultes.
Ma note : ****