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La prisonnière du désert (1956) John Ford

par Neil 18 Janvier 2015, 06:41 1950's

Prisonniere_Desert.jpgFiche Technique
Film américain
Titre orignal : The searchers
Genre : traque impitoyable
Durée : 2h
Scénario : Franck S. Nugent, d’après l’œuvre d’Alan Le May

Image : Winton C. Hoch
Musique : Max Steiner
Avec John Wayne (Ethan Edwards), Natalie Wood (Debbie Edwards), Jeffrey Hunter (Martin Pawley), Ward Bond (Le capitaine Samuel Johnson Clayton), Vera Miles (Laurie Jorgensen)…

Synopsis :
Texas 1868. La famille d'Aaron Edwards est décimée par une bande de Comanches qui attaquent son ranch et enlèvent ses deux fillettes. Ethan, le frère d'Aaron, découvre le drame et se lance sur les traces des ravisseurs avec deux autres compagnons. (allocine)

Mon avis : malheur à qui brise l’équilibre familial

Parmi les multiples et légendaires collaborations entre John Ford et John Wayne, La prisonnière du désert est sans doute un des plus beaux moments de western que le cinéma américains nous ait donné. Peut-être son charme vient-il de son côté atypique : délaissait pour une fois la figure positive qu’il arbore d’habitude, John Wayne incarne ici un personnage odieux, raciste et entêté. Si ça surprend au début ("Mais pourquoi tant de haine ?" est on amené à se demander), on se rend compte finalement que sa nature fait partie intégrante d’une opposition sans concession avec un autre personnage tout aussi haïssable qu’est celui de l’indien Scar.

Un indien qui n’hésite pas à massacrer une famille entière par simple vengeance personnelle, ça a de quoi agacer. Et quand il enlève la petite fille alors là point de salut, notre héros va le traquer coûte que coûte pour récupérer son "bien". Cinq ans durant il va tourner inlassablement avec Martin, un jeune homme au sang indien adopté par son frère décédé. Une étrange et ambiguë relation va s’instaurer entre les deux hommes, entre haine et amitié, délicatement saupoudrée d’une tension quasi sexuelle (ben oui, cinq ans sans femme…)

Les magnifiques décors de la Monument Valley sont ici de rigueur (même si elle est pas dans le Texas mais bon c’est du cinéma). On retiendra de La prisonnière du désert un très beau travail sur la lumière dans un Technicolor qui peut paraître vieillot à l’heure du numérique mais qui garde tout son charme. Niveau acteurs, John Wayne y a pas à dire c’est quand même la classe intégrale. Tout de suite il en impose avec sa carrure et son allure (mais si niveau fringue quelquefois faut bien avouer que c’est limite). Son rôle est intéressant car difficile à cerner : taciturne mais déterminé, on se demande parfois quelles sont ses réelles motivations, quelle faille se cache derrière ce grand bonhomme. A ses côtés Natalie Wood est toute mignonne mais on la voit pas beaucoup, c’est plutôt Vera Miles, qui retrouvera John Ford dans le fameux L’homme qui tua Liberty Valance, qui s’impose ici.

C’est un western sombre et âpre qui nous est conté avec La prisonnière du désert, même s’il est saupoudré d’un humour quelquefois lourd mais d’autres fois irrésistible, notamment lors des scènes avec le personnage de Moïse. La mise en scène est presque parfaite, pratiquement tous les plans sont bluffants de maîtrise et d‘élégance. Pour preuve les scènes parallèles de début et de fin de film, où la caméra se déplace tout d’abord vers la lumière de l’intérieur du foyer à l’extérieur pour accueillir John Wayne dans le champ visuel puis inversement à la fin quand la porte se referme, abandonnant forcément notre héros à ses pérégrinations solitaires.

Ma note : ****

La prisonnière du désert (1956) John Ford
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commentaires
T
Une quête pour l'identité, que cette prisonnière, certainement le western le plus émouvant de John Ford. Après la trilogie de la cavalerie, le grand borgne du cinéma américain entame sa réflexion sur l'identité américaine. John Wayne dans son plus rôle !
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N
Oui, c'est vrai qu'ici l'émotion est particulièrement au rendez-vous. C'est peut-être celui que je préfère de Ford :)
S
Je ne suis pas du tout une grande fan de western, mais celui-là est vraiment excellent.
Répondre

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