Fiche technique
Film japonais
Date de sortie : 1er février 2012
Titre original : Hanezu no tsuki
Genre : triangle amoureux
Durée : 1h31
Scénario : Naomi Kawase
Image : Naomi Kawase
Musique : Hasiken
Avec Hako Oshima (Kayoko), Tohta Komizu (Takumi), Tetsuya Akikawa (Tetsuya), Akaji Maro (Yo-Chan), Taiga Komizu (Hisao), Kirin Kiki (La mère de Takumi)…
Synopsis : Dans la région d’Asuka, berceau du Japon, Takumi mène une double vie : tranquille avec Tetsuya son mari, passionnée avec son amant Kayoko, sculpteur qui lui fait découvrir les plaisirs simples de la nature. Takumi apprend qu’elle est enceinte. L’arrivée de cet enfant est l’occasion pour chacun de prolonger son histoire familiale et ses rêves inassouvis.
Mon avis : Communion avec la nature, mais pas avec les spectateurs
C’est clair, après avoir vu Hanezu, l’esprit de la montagne on peut penser que le cinéma de Naomi Kawase n’est clairement pas fait pour tous les spectateurs. Déjà durant la projection de La forêt de Mogari on peut légitimement légèrement s'assoupir, et ici aussi avoir une petite baisse d’attention. La réalisatrice japonaise, photographe de formation, produit de belles images, des plans contemplatifs sublimant la nature, les paysages, les animaux. C’est beau mais on peut dire sans trop s’avancer qu’il faut un peu s’accrocher si on ne veut pas décrocher, justement.
Le village d’Asuka est situé au cœur de la préfecture de Nara, région qui fut entre le Ve et le VIIIe siècle le centre économique et politique du Japon. Une légende dit que les trois montagnes environnantes symbolisaient un triangle amoureux, à l’image de l’histoire de Takumi. La jeune femme est mariée à Tetsuya, homme paisible, et a un amant, Kayoko, qui partage avec elle des moments de communion avec la nature. Un jour Takumi apprend qu’elle est enceinte : elle se rend compte peu à peu qu’elle va devoir faire un choix entre ses deux vies, et savoir avec qui elle veut faire sa vie.
Bien qu’il soit assez court, on s’ennuie beaucoup devant Hanezu, l’esprit des montagnes. Le rythme est lent, il ne se passe pas grand chose et la réalisatrice ne fait aucun effort pour faciliter la lecture au spectateur. On est en présence d’un cinéma exigeant, qui est censé nous faire ressentir l’environnement extérieur plus que de nous raconter une histoire originale. Naomi Kawase l’assume d’ailleurs : elle veut donner à la nature le rôle principal de ses films, l’homme jouant un rôle secondaire. À la lire, on comprend d’ailleurs toutes ses intentions : dénoncer la modernité, la technologie qui envahit nos existence, respecter les anciens, mettre en image les traditions et les légendes ancestrales.
Le problème c’est que dans Hanezu, l’esprit des montagnes, tout ça ne restent que des notes d’intentions. C’est peut-être intéressant sur le papier (quoique…), mais ça ne donne rien du tout. On n’éprouve aucun des sentiments qu’est censé dégager le film, autant par rapport à la nature environnante que par rapport aux histoires humaines. Ce n’est pourtant pas faute, de la part de Naomi Kawase, de bien nous imprégner de l’environnement visuel, avec des gros plans à foison qui deviennent au bout du compte lassants. Ce qui fait que durant les rares scènes narratives on a du mal à ressentir la douleur ou la joie des personnages, bien que les épreuves qu’ils ou elles sont amené-e-s à vivre sont parfois violentes. La façon même de nous annoncer des informations capitales ou de nous montrer des scènes chocs tombe à plat, faute d’empathie.
Ma note : °