Fiche technique
Film britannique
Date de sortie : 8 février 2012
Titre original : Tinker tailor soldier spy
Genre : espionnage d’antan
Durée : 2h07
Scénario : Peter Straughan et Bridget O'Connor, d’après l’œuvre de John le Carré
Image : Hoyte Van Hoytema
Musique : Alberto Iglesias
Avec Gary Oldman (George Smiley), Colin Firth (Bill Haydon), Tom Hardy (Ricki Tarr), John Hurt (Control), Toby Jones (Percy Alleline), Mark Strong (Jim Prideaux)…
Synopsis : 1973. La guerre froide empoisonne toujours les relations internationales. Les services secrets britanniques sont, comme ceux des autres pays, en alerte maximum. Suite à une mission ratée en Hongrie, le patron du MI6 se retrouve sur la touche avec son fidèle lieutenant, George Smiley. Pourtant, Smiley est bientôt secrètement réengagé sur l’injonction du gouvernement, qui craint que le service n’ait été infiltré par un agent double soviétique. (allocine)
Mon avis : Voilà un film très Carré
Après un film remarqué, revoici Tomas Alfredson dans un genre différent avec La taupe. Au Festival de Gerardmer en 2009, Morse recevait le Grand Prix, puis a été nommé dans diverses cérémonies : il n’en fallait pas plus pour susciter la curiosité. Le réalisateur suédois réussit donc pour son deuxième film à glaner un budget conséquent qui lui permet d’afficher un casting de luxe. Il choisit d’adapter un livre de John le Carré datant de 1974, et qui se passe durant la guerre froide. Le romancier britannique voit ainsi le nombre de ses adaptations cinématographiques grimper à près d’une petite dizaine, sans compter les adaptations télévisuelles.
Après le fiasco d’une mission en Hongrie, le chef des services secrets britanniques, Control, est écarté ainsi que son bras droit, George Smiley. Mais on fait tout de même appel à celui-ci pour une mission toute autre : démasquer une taupe qui est censée sévir au sein même du Circus, autre nom du MI6 dont ils dépendaient. George accepte à condition de bénéficier de l’aide de deux agents, dont son collaborateur Peter Guillam. Ils se rendent au domicile d’un chasseur de scalps mort lors de l’expédition hongroise, et y découvrent que l’agent avait des doutes sur la fameuse taupe. Il soupçonnait les cinq hauts gradés de l’institution d’être un agent double, également au service de l’Union Soviétique.
Si l’on aime les films d’espionnage, La taupe est plutôt bien fichu. L’intrigue est assez palpitante et rondement menée, le suspense est ménagé par quelques rebondissements savamment dosés. Nous avons droit à l’interprétation classieuse de tous les acteurs, en particulier Gary Oldman qu’on se plait à retrouver. Le film bénéficie de qualités techniques indéniables, une image bien léchée, une musique joliment orchestrée par Albert Iglesias. Tout cela nous offre un bel écrin, le talent de l’ensemble des participants au projet n’est certes pas à remettre en cause.
Cependant, on n’est pas vraiment emporté devant le film : il semblerait que ça ne soit qu’un joli emballage. L’intrigue de La taupe n’a absolument rien de surprenant. On connaît les romans de John le Carré, on a vu une flopée de films d’espionnage et celui-ci ne se démarque pas vraiment. On peut deviner dès le début et sans trop faire d’effort qui est le coupable, après on se perd dans les intrigues secondaires que le réalisateur se plaît à compliquer à l’envi.
Tout ceci n’a absolument rien de novateur et on cherche un peu la patte de Tomas Alfredson. Rien n’est formellement à reprocher à La taupe, sinon de rabâcher des histoires plus vraiment d’actualité et qui ont déjà été traité plusieurs fois. Si ce n’est ce bémol on passe un moment agréable devant le film, mais pas forcément mémorable.
Ma note : **