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Ma psy préfère mon ex ! (2018) Tristan Lopin

par Neil 30 Octobre 2018, 11:07 Bouquins

Fiche technique
Autofiction française
Année de parution : 2018
Genre : regard autocritique
239 pages
Édité chez Michel Lafon

4e de couverture : Largué pas du tout d’un commun accord, Tristan Lopin chronique avec sensibilité et autodérision les coups durs et les coups d’un soir qui sont suivi. Comment reconstruire un amour-propre en miette ? Le mec rebond est-il un mâle nécessaire ? Est-il réaliste de passer le reste de sa vie enroulé dans une couverture en pilou-pilou ? Et au final, est-on vraiment heureux parce qu’on coche toutes les cases imposées par la société ?

Mon avis : I just don’t know what to do with myself

L’humoriste Tristan Lopin s’est fait connaître sur Youtube, où il poste de façon plus ou moins régulière des chroniques absolument hilarantes (bien qu’inégales) sur les travers de la société vus par un pédé parisien fashionista. Il commence sa carrière en assistant-réalisateur et costumier dans les milieux interlopes du cinéma, où il rencontre Bérangère Krief, Et là c’est le drame. Après avoir lu certains de ces textes, elle lui conseille de se lancer dans le one man show. Bille en tête, le jeune Tristan prend des cours de comédie et peaufine son spectacle Dépendance affective, qu’il présente sur des petites scènes parisiennes, puis de plus grandes. Il s’amuse en parallèle à diffuser des petites pastilles drolatiques sur Internet et comme ça ne suffit pas, il se met à écrire Ma psy préfère mon ex, librement inspiré de ses déboires sentimentaux.

La dédicace donne le ton : « Pour toutes celles et ceux à qui on a déjà brisé le cœur, mais qui continuent de croire au prince charmant. Et pour ‘’Clément’’ ». Puis l’épigraphe nous renseigne un peu plus : « ‘’Never forget to love yourself first’’. Carrie Bradshaw. ». Comprenne qui voudra. À partir de là, Tristan Lopin nous raconte la folle histoire d’amour qu’il a vécu avec son ex, qu’il prénomme dans le livre Clément. Rencontré quand il avait 18 ans, ils vont s’aimer durant cinq ans lorsqu’un un jour, sans que Tristan ne l’anticipe, Clément lui annonce qu’il le quitte. Un trou béant s’ouvre sous ses pieds, et il se réfugie alors chez ses meilleures amies, des « filles à pédé » un brin hystérique, tout en consommant toutes sortes de cochonneries. Il picole à l’envi, sort en boîte, couche avec les premiers venus… bref, s’oublie un peu en essayant d’oublier l’autre.

Lire Ma psy préfère mon ex, c’est un peu ressentir les montagnes russes émotionnelles qu’a éprouvé Tristan Lopin, ou tout du moins le personnage qu’il dépeint dans son livre, durant les mois qui ont suivi sa rupture. L’auteur cultive les changements de ton au fil des pages que nous parcourons non sans appétence. Il débute en fanfare avec cet humour si particulier qui fait son succès, un mélange de Woody Allen gay (c’est un concept à part entière) et d’une Florence Foresti aux références queer. Certaines phrases sont très bien senties et on se retient parfois d’éclater de rire dans le métro. Un exemple : « Je fais finir seul à manger des plats Picard devant les replays d’’’Enquête Exclusive’’ dans un peignoir à motif floral, faites-moi piquer ! ». Dans la catégorie « recul sur soi-même sarcastique » on se situe assez haut.

Petit à petit, Ma psy préfère mon ex quitte cet humour ravageur pour adopter un ton un peu plus bon enfant qui lui réussit beaucoup moins. On tombe un peu avec quelques passages dans une sorte de mièvrerie post-rupture avec des généralités dont on pourrait se passer. Pour après revenir à des calembours mouillés d’acide qui nous réconcilient avec l’auteur. Il faut dire qu’à chaque page on reconnaît la voix de Tristan Lopin. Il suffit de l’avoir regardé un tant soit peu sur sa chaîne Youtube pour se voir murmurer ses répliques avec l’alternance des personnages qui fait son charme. Certes, ce n’est pas de la grande écriture, et on est plutôt en présence d’un discours passé directement à l’écrit. L’ouvrage se lit assez rapidement et n’a pas de prétentions ; on a plus l’impression que son auteur s’est servi de ce support, comme de la scène ou des vidéos, pour surmonter ses angoisses tout en nous divertissant. Le résultat est somme toute fort réussi.

Ma note : ***

 

Ma psy préfère mon ex ! (2018) Tristan Lopin
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