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Les deux cavaliers (1961) John Ford

par Neil 11 Juillet 2015, 05:53 1960's

Fiche technique
Film américain
Titre original : Two rode together
Genre : chasse aux indiens
Durée : 1h49
Scénario : Frank S. Nugent, d’après l’œuvre de Will Cook

Image : Charles Lawton Jr
Musique : George Duning
Avec James Stewart (Guthrie McCabe), Richard Widmark (Jim Gary), Shirley Jones (Marty Purcell), Linda Cristal (Elena de la Madriaga), Andy Devine (Sergent Posey), John McIntire (Major Frazer)…


Synopsis : le shérif Guthrie McCabe part en territoire indien afin de négocier la libération des prisonniers faits ces dix dernières années... (allocine)

Mon avis : le délicat dilemme des prisonniers des Comanches

Cinq ans après La prisonnière du désert (et cinq ans avant son dernier film), John Ford reprend le thème des pionniers prisonniers des Comanches dans Les deux cavaliers. Un film où il donnait à James Stewart son dernier rôle dans un western (un genre qui ne lui convient pas vraiment). La trame des  Deux cavaliers est simple : un shérif un peu corrompu se voit déranger dans ses petites habitudes par le Jim Gary, officier yankee. Celui-ci fait appel à son expérience auprès des indiens pour récupérer les prisonniers que ceux-ci ont fait au cours des vingt dernières années. Les deux hommes aux caractères opposés vont devoir s’allier dans cette aventure et ramener leur progéniture aux colons qui ont installé un campement de fortune près du camp militaire d’où provient Jim Gary.

Les grands thèmes fordiens sont là dans Les deux cavaliers : le héros solitaire, les traditions, les oppositions ancestrales, la femme garante du foyer… mais quelques changement ont opéré à travers le temps. Le héros est moins positif, plus ambigu qu’au début, la femme commence à avoir plus d’autonomie qu’avant. S’il n’est pas aussi exécrable que le héros de La prisonnière du désert Guthrie McCabe n’en est pas moins foncièrement individualiste. S’il n’accepte d’aider les autorité ce n’est que par l’argent qu’il pourra dégoter, s’il est bien content de profiter de l’hospitalité de sa maîtresse, il n’envisage pas une seule seconde le mariage. Et c’est marrant de voir James Stewart dans un rôle moins lisse qu’à l’accoutumé ; mais est-ce dû au rôle de l’éternel américain moyen qu’il incarne chez Frank Capra, le fait est qu’on a vu plus convaincant. Reste que son incessant duel verbal avec l’impeccable Richard Widmark est très amusant.

C’est d’ailleurs un des atouts indéniables de ce film de John Ford, l’humour qui en est parsemé. Quelques répliques cinglantes et des situations à la limite du burlesque atténuent un peu la tension qui résulte du thème principal. Car mine de rien Les deux cavaliers approfondit un thème grave, celui de la réinsertion des anciens prisonniers des Comanches dans la bonne société d’alors. Les deux faces du problème sont justement traités : d’abord l’angoisse des familles séparées de leur fils, de leur frère, depuis cinq ans, dix ans. Ils cultivent le vain espoir de retrouver leur proche sain et sauf comme ils l’avaient laissé auparavant. Ensuite la situation hybride que vivent les prisonniers eux-même, souvent arrachés à leur famille à leur plus jeune âge et qui ne se souviennent souvent pas de leur ancienne existence. Le sort de ces individus est somme toute matière à une belle réflexion et donne ici matière à un western élégant et qui sait rester léger malgré tout.


Ma note : ***

Les deux cavaliers (1961) John Ford
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commentaires
I
Stewart et Widmark dans le saloon, un moment mémorable et truffé d'humour !
Répondre

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