Fiche technique
Film italien
Date de sortie : 6 avril 2011
Genre : père courage
Durée : 1h33
Scénario : Sandro Petraglia et Stefano Rulli
Image : Claudio Collepicolo
Musique : Franco Piersanti
Avec Elio Germano (Claudio), Isabella Ragonese (Elena), Raoul Bova (Piero), Stefania Montorsi (Loredana), Luca Zingaretti (Ari), Awa Ly (Celeste)…
Synopsis : Claudio, ouvrier dans le bâtiment, travaille sur un chantier dans la banlieue de Rome. Il est très amoureux de sa femme, enceinte de leur troisième enfant. Un drame inattendu va soudain bouleverser l'insouciance de cette vie simple et heureuse. (allocine)
Mon avis : Mon papa à moi c’est un gangster
Il y a trois ans sortait sur les écrans français Mon frère est fils unique, le précédent film de Daniele Luchetti. Il parlait de l’Italie des années 1960 et de ses luttes politiques. Mais depuis le climat politique a changé en Italie (ah bon vous l’aviez pas remarqué ?) et La nostra vita le montre assez bien. Le film, présenté au Festival de Cannes l’an dernier, a provoqué quelques débats : certains ont trouvé le prix d’interprétation décerné au charmant Elio Germano un peu exagéré. Le film était en tout cas le seul film italien en compétition, ce qui en dit long sur le cinéma transalpin : espérons que cette année le pays fournira de nombreux long-métrage à la compétition officielle.
Sur son chantier, Claudio se comporte en petit chef d’entreprise, et bien qu’il emploie des ouvriers payés au noir, il tient à ce que les règles de sécurité soient bien appliquées. Quand il rentre chez lui il retrouve sa femme Elena, qui va bientôt accoucher de leur troisième garçon. Les deux autres sont déjà grands et la famille est heureuse. Ils se retrouvent parfois chez le frère de Claudio, célibataire endurci, avec leur sœur. Un jour sur le chantier Claudio découvre par hasard le corps d’un homme mort par accident. Effondré, il décide de ne pas appeler la police de peur qu’elle ne stoppe les travaux. Il se console dans les bras de sa femme mais se sent tout de même coupable.
La nostra vita en dit beaucoup sur l‘Italie et ses fonctionnement parfois douteux. Le choix de Daniele Luchetti de prendre un héros pas vraiment véreux mais tout comme est un symbole fort. Ce n’est pas que Claudio soit profondément mauvais, mais il se débrouille comme il peut pour faire vivre sa famille. Et pour lui, ça implique de faire travailler des ouvriers sans papiers et de ne pas se préoccuper de l’origine des fonds qu’on lui prête. Car le film est aussi centré sur une valeur, l’argent, qui fera, il en est persuadé, le bonheur de Claudio.
Est-ce un trait de caractère encore plus développé en Italie, en tout cas ce personnage, après le choc qu’il va subir, n’aura de cesse que de gagner de l’argent, ne se rendant plus compte qu’il perd pied petit à petit. Cet aspect de la société italienne actuelle est assez bien analysée dans La nostra vita. L’auteur n’insiste pas trop et n’en fait pas un pamphlet contre le système mais sa présentation de la situation est assez éloquente. Malheureusement il frise parfois l’exagération et se perd dans plusieurs intrigues, qui ne sont pas résolues à la fin du film.
Il rate aussi ce qui aurait pu être un sujet très intéressant, le deuil et les relations père-fils qui sont ici pratiquement occultées. L’interprétation d’Elio Germano est excellente, toujours sur le fil du rasoir, intériorisant une douleur et une colère qu’il ne veut pas laisser échapper. Un peu trop bancal, La nostra vita réserve tout de même de très belles images, notamment au début du film, avant le drame déclencheur.
Ma note : *