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Deux jours à tuer (2007) Jean Becker

par Neil 4 Mai 2008, 22:16 2000's

Fiche technique
Film français
Date de sortie : 30 avril 2008
Genre : crise de la quarantaine
Durée : 1h25
Scénario : Jean Becker, Eric Assous et Jerôme Beaujour, d’après l’œuvre de François d’Epenoux
Photographie : Arthur Cloquet
Musique : Alain et Patrick Goraquer
Avec Albert Dupontel (Antoine Méliot), Marie-José Croze (Cécile Méliot), Pierre Vaneck (Le père d’Antoine), Alessandra Martines (Marion), Samuel Labarthe (Etienne), Claire Nebout (Clara)…

Synopsis : Antoine Méliot, la quarantaine, a tout pour être heureux : une belle épouse, deux enfants adorables, des amis sur lesquels il peut compter à tout instant, une jolie demeure dans les Yvelines et de l'argent. Mais un jour, il décide de tout saboter en un week-end : son bonheur, sa famille, ses amis. (allocine)

Mon avis : N’oublie pas que tu vas mourir

S’il y a bien un cinéaste qu’on peut qualifier de « français », c’est Jean Becker. Depuis les années soixante le réalisateur de L’été meurtrier et des Enfants du marais a développé de nombreuses intrigues ancrées dans le terroir de nos régions. On pourrait le qualifier de cinéaste de la ruralité, prônant au fil du temps ces éternelles valeurs que demeurent la famille et l’amitié. Tout cela est bien consensuel et ne casse pas trois pattes à un canard. Avec Deux jours à tuer, il conserve ce credo habituel auquel il nous rajoute une espèce de philosophie de la vie.

Antoine est un homme de 42 ans, marié à une femme qu’il aime et qui l’aime, avec deux enfants adorables. C’est bientôt son anniversaire et sa gentille femme lui prépare une fête surprise avec tous ces amis. Cependant, ce jour-là Antoine est de mauvaise humeur semble-t-il : il ne peux pas s’empêcher d’envoyer balader tout le monde. Sa belle-mère, une râleuse patentée, en prend pour son grade, il s’engueule avec son épouse, parle mal à ses enfants et le pompon arrive avec la soirée d’anniversaire qui se termine en pugilat. Mais qu’arrive-t-il donc à Antoine ?

La seule chose de vraiment intéressante dans Deux jours à tuer c’est son début. Dans un style qui ne lui ressemble pas Jean Becker enfonce des portes ouvertes, certes, mais avec un ton assez réjouissant. C’est avec un plaisir non dissimulé que l’on écoute Albert Dupontel dire leurs quatre vérités à un industriel imbu de lui-même ou à deux relations plutôt que des amis qui vivent en vase clos, sans se remettre en question ni eux même ni leur petite vie bien tranquille. C’est souvent jouissif, parfois caricatural, un peu cruel mais ça fait un bien fou. Et du coup on se dit que Jean Becker s’est offert une cure de jouvence avec ces Deux jours à tuer. La suite est malheureusement bien moins habile. Dans cette deuxième partie, Becker ne va pas pouvoir s’empêcher de nous rabâcher sa vieille morale et mettre en avant les bonne vieilles valeurs traditionnelles : la vie, l’amour, la pêche… on connaît par cœur.

Et Albert Dupontel  qui était jusqu’alors grinçant comme il sait très bien l’être, de verser dans le mélo prévisible, sans que le pourtant excellent Pierre Vaneck ne puisse faire grand chose pour sauver l’aventure. Prévisible c’est d'ailleurs bien le mot, et c’est là le défaut majeur de Deux jours à tuer : dès le début on comprend où Jean Becker veut en venir, et la « surprise » finale n’en est que fortement émoussée. Pire, le film étant entièrement construit autour de ce secret dévoilé qu’à la toute fin, le spectateur ne peut que saisir toutes les allusions franchement lourdes qui le parsèment. N’est pas Philippe Lioret qui veut, et là Jean Becker n’arrive pas à ne pas faire tomber le soufflet. On se contente donc d’assister sans surprise aucune à un final hautement consensuel et qui ne peut que décevoir par rapport au début du film. Deux jours à tuer s’avère donc un film truffé de lieux communs et dont la révélation tant attendue est finalement bien décevante.
 
Ma note : °
Deux jours à tuer (2007) Jean Becker
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commentaires
D
lol<br /> (mais avec beaucoup d'empathie ;-) )<br /> Consolons-nous avec les heureuses surprises que cela peut ménager parfois !
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D
Salut Neil :-)<br /> Bon, hé bien, s'il me restait des doutes sur le fait de tenter ce film...<br /> D'ailleurs, qu'est-ce qui t'a donné envie de le voir ?
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N
<br /> Envie... en fait j'avais pas envie de le voir, c'est ça le pire. Inconvénient de la carte G.... qui t'incite à voir des films même si t'as pas envie de les voir.<br /> <br /> <br />
T
J'ai trouvé les dialogues effectivement très faibles par rapport au suspense voulu entre les deux parties !
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W
Je rejoindrais Dasola. Même opinion qu'elle sur ce film et sur ta fiche. :)
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N
<br /> Oui, j'ai eu aussi des échos différents... mais je maintiens lol<br /> <br /> <br />
E
Jean Becker, j'ai arrêté depuis "L'été meurtrier".
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N
<br /> Pareil pour moi je pense. Franchement pas mon réalisateur de prédilection.<br /> <br /> <br />
D
Bonjour Neil, 3/10 est une note un peu dure (à mon avis). Même si en y repensant, son attitude envers ses enfants et même sa femme, est impardonnable. Il veut se rendre antipathique, il a tout faux et le chagrin est encore pire. Envers les amis et la société où il travaille, on sent qu'il se défoule mais c'est aussi un peu maladroit (a posteriori). Il aurait dû commencer plus tôt son travail de "sape". En deux jours, c'est invraisemblable. Cela n'empêche que j'ai passé un bon moment à voir ce film. Je ne me suis pas ennuyée et les paysages d'Irlande sont très beaux.
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N
<br /> Ce n'est pas tant son attitude qui m'a déplu mais le film en lui-même. Je trouve que la démonstration de Jean Becker est lourde et beaucoup trop prévisible à mon goût. Le tout manque de<br /> finesse je trouve : même l'émotion m'a semblée facilement provoquée. Celà dit, je te rejoints sur une chose : les paysages irlandais sont magnifiques.<br /> <br /> <br />
B
Bon, c'est un film que je n'irai pas voir alors. :p
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N
<br /> Pour ma part, tu ne rates rien...<br /> <br /> <br />

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