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Storytelling (2000) Todd Solondz

par Neil 31 Mai 2006, 09:25 2000's

Fiche technique
Film américain
Date de sortie : 28 novembre 2001
Genre : Adolescents paumés
Durée : 1h23
Scénario : Todd Solondz
Musique : Nathan Larson
Directeur de la photographie : Frederick Elmes
Avec Selma Blair (Vi), Paul Giamatti (Toby Oxman), Mark Webber (Scooby Livingston), John Goodman (Marty Livingston), Lupe Ontiveros (Consuelo), Franka Potente (L’éditeur)…

Synopsis : Deux histoires distinctes se déroulent dans l'univers tristement comique de l'université et du lycée, hier et aujourd'hui. La première partie se déroule dans le campus d'une fac dans les années 1980. Elle met en scène les relations complexes entre trois étudiants, Vi, Marcus et Catherine, et leur professeur d'écriture, M. Scott. Dans la deuxième partie, Toby, un pauvre gars, persuade un lycéen sans perspective d'avenir et sa famille d'être les sujets de son documentaire. (allocine)

Mon avis : American ugliness

La censure n’a pas épargné Todd Solondz pour son troisième opus. Après le déchanté Bienvenue dans l’âge ingrat et le décapant Happiness il tourne un film en trois parties démontant une fois de plus les rouages si bien huilés d’une certaine frange conformiste des États-Unis. La troisième partie, avec notamment James Van der Beek, sera purement et simplement coupée. Raison officielle : le film ne tient pas la longueur. Raison officieuse : des scènes de sexe trop explicites auraient choqués ces messieurs de la censure (et peut être même l’acteur lui-même).

Pourtant quand on tourne avec Solondz on sait à quoi s’attendre, et Storytelling n’échappe pas à la règle : adolescente molestée, infirme ridiculisé ou femme de ménage exploitée sont ici au menu. Et pour mieux nous faire réagir, tous les clichés sont renversés : le professeur noir est un salaud de première, le gentil petit frère est d’un sadisme à faire peur (voir les scènes avec la femme de ménage, d'une cruauté particulièrement dérangeante)… Aucun personnage n’est épargné, ils sont tous caricaturaux à l’extrême : dans la première partie, sans doute trop courte et schématique, l’effet escompté (et réussi) est de choquer un peu facilement mais les protagonistes de la suite ne sont pas non plus en reste, entre un adolescent qui subit constamment et son alter ego adulte qui ne s’est construit que par des échecs successifs. Certes on rit (jaune) mais le constat est à y voir de près dramatiquement consternant.

Ce qu’on peut reprocher à Todd Solondz, c’est justement cette charge systématique et quelque peu facile. Mais tout cela n’est justement là que pour faire un contre-poids à toutes ces productions américaines formatées et qui ne laissent voir qu’une partie de la réalité. John Goodman nous montre encore une fois l’étendue de son talent pour incarner non sans une certaine ironie des personnages lâches ou odieux, tandis que Paul Giamatti nage comme un poisson dans l’eau dans l’univers désenchanté du réalisateur. Ici comme dans American beauty les repas en famille sont tristes à mourir, comme dans Elephant les couloirs du lycée, filmés en caméra subjective, sont vides et sans espoir. La jeunesse privée de tous repère subit les conséquences d’une éducation bien-pensante et bien souvent laxiste qui va mener ce beau petit monde à sa perte. En moins d’une heure trente Solondz nous offre une démonstration caricaturale mais diablement efficace des ravages de la société américaine d’aujourd’hui.

Ma note : ***

 

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commentaires
B
loooooool Je n'ai que 2 catégories sur mon blog : Projet (pour mon projet pour l'humanité) et Poubelle pour tout le reste, c'est-à-dire en gros cette meeeeeerde qu'est l'internet :)bises ma caille
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