Fiche technique
Film russe
Titre original : Dersu Uzala
Genre : amitié slave
Durée : 2h25
Scénario : Akira Kurosawa et Youri Nagibine, d’après l’œuvre de Vladimir Arseniev
Musique : Isaak Schwarz
Avec Maksim Munzuk (Dersou Ouzala), Yuri Solomine (Vladimir Arseniev), Svetania Danilchenko (Anna), Dmitri Korshikov (Wowa), Suimenkul Chokmorov (Jan Bao), Vladimir Kremena (Turtwigin)…
Synopsis : en 1902, Vladimir Arseniev, géographe, engage Dersou pour le guider dans la région de l'Oussouri. Dersou est un grand chasseur. Sa vie dans la foret lui impose amour et respect pour la nature, une passion qu'il communique a Vladimir. (allocine)
Mon avis : un homme d’exception
Que les réalisateurs qui galèrent se rassurent : même le grand Akira Kurosawa a eu du mal à financer ses films. Après l’échec retentissant de Dode ‘kaden, qui provoquera la faillite de sa maison de production, c’est chez les soviétiques qu’il trouvera le soutient pour produire Dersou Ouzala. Une confiance qui s’avèrera payante puisque le film décrochera l’oscar du meilleur film étranger et lui permettra d’obtenir le soutien de divers réalisateurs américain pour ses films à venir. Oui mais voilà, tout le monde n’est pas Akira Kurosawa.
Et c’est vrai qu’au départ le scénario de Dersou Ouzala semble atypique dans la filmographie du maître. En lieu et place des samouraïs nous avons un géographe, inspiré du véritable Vladimir Arseniev, qui se lie d’amitié avec un chasseur en pleine taïga.
Pourtant de nombreux thèmes chers au réalisateur se retrouvent dans Dersou Ouzala. D’abord le personnage de Dersou : à le voir au premier abord, on se demande qui est ce petit homme un peu rustre qui débarque d’on ne sait où. Puis on apprend à le connaître et on découvre un homme à l’écoute de la nature, naïf parce qu’il n’a pas été corrompu par la civilisation et d’une grande noblesse. Servi par l’interprétation parfaite de Maksim Munzunk, Dersou Ouzala est un personnage émouvant et sincère qui vit en communion avec la nature. La nature, l’autre grand acteur de ce film, magnifiée par la mise en scène d’Akira Kurosawa. À la fois effrayante et grandiose, elle constitue en quelque sorte le ciment de l’amitié qui s’établit entre Dersou et le « capitan ».
Une relation magnifique entre deux hommes que tout oppose a priori mais que les conditions climatiques extrêmes vont permettre de sceller définitivement. Ils vont apprendre à se connaître et éprouver un profond respect mutuel au gré de leurs péripéties. Parce qu’il y a de l’aventure dans Dersou Ouzala : des tempêtes de neiges, des tigres, des sauvetages en rivière déchaînée... bien loin des codes du film catastrophe, Akira Kurosawa inclut ces scènes de bravoure dans la narration, comme des éléments qui forment un tout avec le reste du film, et non pas comme des passages obligés. Dersou Ouzala, un film écologique et humaniste, un grand film tout simplement.
Ma note : ****